La filière du blé soucieuse d’améliorer sa vision client

France Export Céréales a montré le 21 mars un blé français en perte de vitesse au Maghreb et en Afrique subsaharienne, pointant le besoin d’être mieux à l’écoute du client. Ce recul face à l’origine russe sur nos marchés traditionnels souligne « l’importance de la vision client », selon le président Jean-Pierre Langlois-Berthelot. Plusieurs témoignages d’acheteurs, proposés lors d’un colloque à Paris, ont mis en évidence les faiblesses qualitatives du blé français, notamment sur le taux de protéines. Le blé russe, jugé moins cher et correspondant aux besoins, effectue une percée. Par exemple au Maroc, il passe de 3 % de parts de marché en 2015-2016 à 19 % l’année suivante, quand l’origine française a plongé de 66 % à 8 %, suite à une récolte catastrophique, et remonté péniblement à 35 % en 2017-2018. En France, la filière souffre d’« un manque de considération des attentes du client », a lâché Pierre Duclos (Synacomex). « L’attitude commerciale (des collecteurs) est tournée vers le service aux agriculteurs plutôt qu’aux clients », selon lui : la concurrence sur le terrain entraîne le producteur vers « un effort moindre consacré à la qualité du blé ».