SDHI: des travaux scientifiques insuffisants «pour légitimer une alerte» (Parlement)

Dans un rapport déposé le 20 février mais publié le 26 juin en raison de la crise du coronavirus, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) estime que les travaux scientifiques de l’équipe de l’Inserm sur les SDHI ne sont «pas suffisants pour légitimer une alerte sanitaire à la hauteur des craintes exprimées par voie de presse». Publiés en 2019 dans la revue Plos One, une étude menée par Paule Bénit avait notamment dénoncé le caractère non-spécifique de l’action des molécules in vitro, sans pouvoir en tirer les conclusions in vivo. L’Anses, dans un avis rendu la même année, avait de son côté écarté tout risque sanitaire. Cette décision de l’agence avait suscité de nombreuses critiques. Afin d’éclaircir ces débats, Gérard Longuet, sénateur et président de l'OPECST, et Cédric Villani, député et vice-président, avaient donc entendu, le 23 janvier dans le cadre de l’OPECST, les chercheurs de l’Inserm, des représentants de l’Anses, et des chercheurs indépendants. Confirmant le manque de données pour justifier un retrait immédiat du marché, les parlementaires reconnaissent que ces travaux de l’Inserm «soulèvent des points intéressants, dont certains nécessitent d’être validés et approfondis». La science, recommandent les parlementaires, «doit avancer sur l’effet cocktail et sur les mécanismes cancérigènes non mutagènes», mais également «développer des tests fiables et rigoureux».