FAUT IL QUE LA DESOBEISSANCE CIVILE CHANGE DE CAMP

TRIBUNE D'ERIC THIROUIN, PRESIDENT DE L'AGPB
 
Aujourd’hui, après les faucheurs volontaires, les zadistes, les activistes, les antispécistes qui envahissent nos élevages, certains maires prennent sciemment des arrêtés illicites anti-phyto. Mais qui respecte la loi dans ce pays et qui la fait respecter ? Comment peut-on jeter en pâture à la vindicte populaire une profession entière ? Comment le gouvernement peut-il, en lançant une consultation publique sur des zones de non-traitement obligatoires, stigmatiser les agriculteurs et nier la réalité locale en ne s’appuyant pas sur les chartes riverains, comme le prévoit la loi ? 
 
Il est facile de jouer avec la peur des gens, il est plus difficile de se lever tous les jours pour produire une alimentation saine, de qualité avec des revenus aussi faibles ! Alors qu’il semble légitime pour les maires de lutter contre les moustiques et les punaises, on ne nous laisse pas soigner nos plantes pour pouvoir nourrir la population. Il y a bien deux poids et deux mesures, mais surtout une profonde ignorance de l’exercice de notre métier, et l’ignorance crée la peur.   
 
Pour rassurer nos concitoyens, il faut expliquer notre métier. C’est tout l’objet des chartes riverains portées par la profession. Prévenir nos voisins avant chaque traitement, comme le propose le gouvernement, ne peut qu’exacerber la peur et démultiplier les actions de nos opposants, qui n’hésitent pas à nous harceler en toute impunité ! Il est hors de question de faire croire à nos voisins qu’ils doivent aller aux abris quand nous travaillons pour les nourrir. C’est NON !
 
Nous sommes pleinement engagés dans la transition agroécologique, qui demande des investissements et des solutions que la recherche doit nous apporter. Cela ne peut pas se faire à coup d’interdictions et d’injonctions, dans le pas de temps politique ou seule la prochaine élection compte. 
 
En agissant de la sorte, le gouvernement affaiblit encore davantage les agriculteurs, qui ne s’en sortent pas depuis plusieurs années. Il semble aujourd’hui que l’incivilité et le dénigrement deviennent la règle ! Devons-nous en déduire que face à l’absence d’alternatives, notre seule solution est de passer dans le camp de la désobéissance civile ? 
 
 
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