Soutien à la Filière blé dur : l’AGPB salue le signal positif du Conseil Supérieur d’Orientation, mais appelle à aller plus loin

Paris, le 1er juillet 2025 – À l’issue du Conseil Supérieur d’Orientation (CSO) réuni ce jour, l’AGPB prend acte d’avancées importantes en matière de soutien aux grandes cultures, notamment la décision de réduire le transfert du 1er vers le 2nd pilier de la PAC à hauteur de 257 millions d’euros. Ce signal témoigne d’une volonté de renforcer le pilier économique de la PAC pour redonner de la visibilité aux producteurs.

L’AGPB salue  la reconnaissance explicite des difficultés que traverse la filière blé dur, en lien avec les alertes adressées récemment à Annie Genevard, Ministre de l’Agriculture. Cette prise en compte marque une première étape positive pour reconstruire une politique de soutien adaptée aux enjeux de souveraineté alimentaire.

 

Un milliard d’euros mobilisables : il faut aller plus loin

Si l’AGPB prend acte de cette inflexion, elle souligne qu’un milliard d’euros de crédits non programmés restent disponibles dans le cadre de la PAC. Or, seule une fraction de cette enveloppe – 257 millions d’euros – a été réaffectée. L’AGPB appelle donc à une programmation ambitieuse dès cet été pour affecter ces ressources à des mesures réellement efficaces :

  • Refonte des mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) pour les grandes cultures, en particulier en zones intermédiaires. Aujourd’hui, les plafonnements et les contraintes de surface rendent ces dispositifs non viables économiquement (ex : 90 €/ha sur seulement 50 % des surfaces). Il est essentiel de supprimer ces limitations pour les rendre accessibles et attractifs.
  • Réflexion de fond pour un soutien structurel aux grandes cultures en zones défavorisées simples, où les exploitations font face à des difficultés croissantes, sans accompagnement adapté à leur réalité.

Des moyens existent : il faut les utiliser au service de la filière

L’AGPB constate qu’il y a des marges de manœuvre budgétaires, mais les arbitrages doivent désormais s’orienter vers un soutien cohérent, ciblé et durable pour les grandes cultures françaises.
La sécurisation du revenu des producteurs, la transition agroécologique et le maintien de notre souveraineté alimentaire passent par une mobilisation complète des fonds disponibles, au plus près des besoins de terrain.

« La réduction du transfert entre les piliers va dans le bon sens, mais elle ne mobilise qu’une fraction des moyens disponibles. Cela signifie que 750 millions d’euros demeurent à ce jour non mobilisés. Il est impératif que ces fonds soient orientés rapidement vers des mesures efficaces pour les grandes cultures, notamment dans les zones intermédiaires et défavorisées. Les producteurs attendent des réponses concrètes, à la hauteur des enjeux. », déclare Éric Thirouin, président de l’AGPB.