Réaction aux annonces d’Annie Genevard : des signaux positifs à renforcer pour la filière blé dur

La filière céréalière salue l’annonce faite par la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, lors de son déplacement à Marseille consacré au blé dur. L’attribution d’une enveloppe de 3 millions d’euros dans le cadre d’un plan de souveraineté de la filière ainsi que la revalorisation des aides couplées de la PAC constituent des signaux positifs. Ces engagements devront toutefois s’inscrire dans une stratégie de long terme pour répondre pleinement aux enjeux de souveraineté alimentaire, de compétitivité et d’adaptation au changement climatique.

« Nous saluons la mobilisation et les décisions d’Annie Genevard, qui vont dans le bon sens », déclare Benoît Piétrement, président d’Intercéréales aux côtés de l’Association Générale des Producteurs de Blé (AGPB), de La Coopération Agricole Métiers du Grain, de NegoA et du CFSI-SIFPAF. Ces annonces
interviennent dans un contexte de fragilisation de la filière : en 15 ans, les surfaces en blé dur ont en effet été divisées par deux et 65 % des pâtes consommées en France sont aujourd’hui importées, alors que la consommation de pâtes a augmenté de 10 % depuis 2019. Il y a donc urgence à regagner notre
souveraineté, sur un secteur aussi emblématique que les pâtes et le couscous.

Cette annonce s’inscrit dans la continuité du plan de souveraineté de la filière blé dur, lancé par Intercéréales en février 2024, avec l’engagement des pouvoirs publics. Ce plan, doté de 43 M€ sur 5 ans, repose sur 3 priorités : sécuriser tous les acteurs, décarboner la filière et travailler sur les variétés
de demain.

L’enveloppe annoncée de 3 millions d’euros marque une première étape pour relancer la recherche variétale avec un objectif clair : identifier les variétés de blé dur adaptées aux besoins de la filière et au climat de demain. Cette première phase de recherche visera à :

  • augmenter le nombre de variétés disponibles pour les agriculteurs,
  • accélérer l’adaptation de ces variétés au changement climatique,
  • élargir la zone de culture du blé dur en France.

La réussite de ce plan ambitieux dépendra également d’un soutien accru aux producteurs céréaliers fragilisés sur le plan économique. Ils saluent à ce titre le doublement des aides couplées de la PAC en zones traditionnelles récemment annoncé par la ministre pour un montant de 7,5 millions d’euros mais appellent néanmoins à aller plus loin pour répondre à l’enjeu de la production car la baisse des surfaces concerne l’ensemble du territoire français.

« Nous appelons donc à intensifier cette dynamique en l’inscrivant dans une stratégie de long terme, intégrant les problématiques de tous les acteurs, de l’amont jusqu’à l’aval », insistent les responsables de la filière avant de conclure : « nous sommes tous pleinement mobilisés et prêts à travailler dès à présent avec les pouvoirs publics à la mise en œuvre concrète de ces annonces, pour enrayer la baisse des surfaces en blé dur ».

Pour en savoir plus sur le plan de souveraineté de la filière blé dur : consultez notre dossier de presse.