Avec des cours du blé qui ne couvrent plus les coûts de production depuis 3 ans, les trésoreries des céréaliers sont exsangues.  Une réalité ignorée par la Commission Européenne qui maintient son agenda pour la mise en place du mécanisme d’ajustement carbone aux frontière (MACF) : son application entraînerait une nouvelle explosion du prix des engrais dès le 1er janvier 2026. L’AGPB dénonce un torpillage économique et exhorte l’Europe à y rennoncer.

 Paris, le 8 Octobre 2025 – « Cela fait des années que nous alertons sur les conséquences délétères des politiques européennes successives qui ont participé à l’inflation du prix des engrais que nous connaissons aujourd’hui. Et pourtant la Commission Européenne s’apprête à nous donner le coup de grâce avec le MACF dès l’année prochaine ! » alerte Éric Thirouin, président de l’Association Générale des producteurs de Blé et autres céréales (AGPB).

Alors que les engrais ont pesé en moyenne pour plus de 16 % des charges à l’hectare sur la période 2019-2023 , avec notamment un pic atteint à 21 % en 2023 (sources : RICA), leur poids dans le coût de production risque de s’accroître dès le 1er janvier avec la mise en place du MACF.

Cette semaine, La DGEC, Direction Général Energie et Climat du ministère de l’Écologie, a en effet publié sur son site, un outil destiné aux importateurs d’engrais pour estimer le surcoût engendré par la taxe MACF.

Pour Cédric Benoist, secrétaire général adjoint de l’AGPB en charge des dossiers européens, les calculs qui en résultent laissent présager d’une véritable déflagration économique pour les céréaliers français : « Pour un bateau de 20 000 tonnes d’urée, la taxe appliquée à l’importateur serait de 144€ /tonne ! ».

Un surcoût dont la répercussion pour les agriculteurs est littéralement insupportable et pourrait ainsi aboutir à une situation inédite : l’arrêt total des flux d’importation en 2026 . « Débarrassé de la concurrence, le monopole des fabricants européens aurait alors le champ libre pour pratiquer des tarifications à sa guise ! » dénoncent Cédric Benoist et Eric Thirouin qui appellent l’Europe à la suppression du MACF pour les engrais.

Crédits images : Claudius Thiriet _ GFA