Une moisson 2018 décevante pour les producteurs
La récolte 2018 est décevante pour la ferme France. Son hétérogénéité géographique, en termes de quantité est encore accentuée par rapport aux dernières années, en raison des conditions climatiques atypiques. Les rendements moyens se situent en dessous de la moyenne quinquennale, notamment pour le blé dur et l’orge d’hiver. La qualité est quant à elle au rendez-vous et permettra un accès à l’ensemble des marchés nationaux et internationaux, complétée par un disponible de la campagne précédente de bonne qualité. Une nouvelle fois en 2018, la situation est très hétérogène selon les régions, avec une situation catastrophique pour les céréaliers du Sud et plutôt une situation correcte dans d’autres régions.
Si la hausse récente des prix des céréales (prix matif : 194 €/tonne au 25 juillet 2018) laisse penser qu’elle compensera la baisse des rendements, les exploitations céréalières, marquées par six années consécutives extrêmement difficiles, se sentent abandonnées par les pouvoirs publics, qui ne font rien pour leur faire retrouver le chemin de la compétitivité. Le projet de loi EGALIM fera exploser les charges pesant sur les céréaliers (suppression des 3R, séparation vente conseil, augmentation de la RPD, interdiction programmée du glyphosate), tandis que les négociations sur la future PAC laissent présager une nouvelle accentuation des distorsions de concurrence au sein de l’Union Européenne.
Estimation des rendements et productions céréales d’après Arvalis Institut du végétal
- Blé tendre : autour de 35 millions de tonnes (contre 36.6 millions de tonnes en 2017).
- Blé dur : -15 à -20% par rapport à la récolte 2017. Dans le Centre, récolte excellente, Ouest Océan, rendements moyens et fortes baisses dans le Sud (moins de 40 quintaux/ha)
- Orges d’hiver : tendance 67 quintaux/ha dans la moyenne 5 ans
- Orges de printemps : récolte en cours, tendance = moyenne 5 ans