Des premières mesures d’appui aux trésoreries des agriculteurs ont été détaillées ce vendredi par Annie Genevard. Pour l’Association Générale de Producteurs de Blé (AGPB), mobilisée depuis la moisson catastrophique de 2024 afin d’obtenir des solutions concrètes pour tous les céréaliers, la concrétisation de ces premiers dispositifs sera déterminante pour passer le cap et aller jusqu’aux prochaines récoltes.
« Pour les céréaliers que nous sommes, c’est bien sûr un premier soulagement, l’année a été éprouvante, les trésoreries d’une majorité d’entre-nous sont dans le rouge. Après des mois d’inquiétude, il était temps de pouvoir s’appuyer sur un dispositif adapté pour commencer à relever la tête » explique Eric Thirouin en rappelant que ces premiers signaux positifs sont l’aboutissement d’une mobilisation constante de l’AGPB auprès de la Ministre et des pouvoir publics depuis le mois de juillet.
Concrètement, deux des mesures défendues par l’AGPB voient le jour :
- Des prêts de trésorerie moyen terme bonifiés (par l’effort conjoint de l’État et des banques) pour tout agriculteur dont le chiffre d’affaires est impacté d’au moins 20% par rapport à la moyenne historique de référence : un critère simple et accessible
- Des prêts de consolidation long terme (12 ans) garantis par l’Etat (via BPi France) à la hauteur de 70% pour les exploitations les plus en difficulté et plafonnés à 200 000 €
« A la veille des mobilisations agricoles, la ministre témoigne ainsi de sa prise en compte des enjeux immédiats et de son écoute que nous saluons. Néanmoins nous attendons toujours des réponses sur nos autres propositions pour soulager la trésorerie » rappelle Eric Thirouin qui défend avec l’AGPB :
- Un fond d’allègement des charges issus des cellules de crises
- Une dérogation pour passer de la moyenne triennale à l’année n-1 afin de rendre supportable les charges sociales et fiscales de l’année 2024 ou 2025 sans attendre les 5 ans normalement exigés
- La demande d’activation par la France de la réserve de crise de l’Union Européenne
Sur ce dernier point, le président des céréaliers français s’interroge : « D’autres pays européens, impactés comme nous, en ont bénéficié : comment est-il imaginable que la France n’ait à cette heure, entrepris aucune démarche pour en faire bénéficier ses agriculteurs ? Ce n’est pourtant pas le budget de Bercy ! ». Pour Eric Thirouin, cette situation symbolise l’état d’esprit qui anime les agriculteurs français à la veille des mobilisation agricoles : un besoin urgent de cohérence et de pragmatisme est attendu de l’ensemble de classe politique.