Actu AGPB du 3 avril – Crise sanitaire : une mobilisation exemplaire de la filière céréalière !

Depuis le début de la pandémie du Covid 19, les secteurs agricoles et agroalimentaires sont identifiés comme des secteurs prioritaires (Cf déclaration du Président de la République).

Assurer l’approvisionnement alimentaire des Français en céréales repose donc sur l’implication de chacun des maillons de la filière céréalière, des producteurs jusqu’aux points de vente. Tout doit être mis en œuvre, pour que les entreprises agricoles et agroalimentaires puissent poursuivre leurs activités dans le respect des règles de sécurité décrites par les autorités.

C’est dans ce contexte, depuis le début de cette crise, qu’INTERCEREALES a mis en place une cellule avec l’ensemble des familles professionnelles qui la compose, pour faire un point tous les deux jours sur la situation ; l’AGPB participe à ces réunions de travail.

Point sur la situation dans la filière

Les principales tensions et questions traitées par la cellule INTERCEREALES ont trait essentiellement au transport.

Transport ferroviaire : Depuis le début de cette crise sanitaire, les différentes alertes émises par les entreprises de la filière ont été remontées aux cabinets des ministères par INTERCEREALES.

Suite à l’intervention d’INTERCEREALES auprès de la SNCF, un correspondant « SNCF Réseau » a été nommé, pour traiter l’ensemble des questions concernant la filière céréalière qui peuvent apparaitre dans cette période compliquée.

C’est pourquoi, SNCF réseau a mis en place une conférence téléphonique spécifique pour la filière céréalière tous les jours à 17h00, pour faire le point sur la situation, au cours duquel, les entreprises font remonter en direct auprès de cette personne leurs difficultés. SNCF réseau diffuse un « Flash » quotidien tous le soirs.

Ainsi, en quelques jours, beaucoup de solutions techniques ont pu être trouvées grâce à ce dialogue constructif.

Transport fluvial : Voies Navigables de France (VNF), en lien avec les chargeurs s’est organisée par région, avec des correspondants VNF identifiés par région.

Au cours de ces derniers jours, il a été signalé que certaines péniches belges hésitent à venir à France de peur de ne pouvoir revenir en Belgique !

La cellule d’INTERCEREALES a mis en évidence un besoin de réassurance de la part des pouvoirs publics français envers les opérateurs et donc la nécessité d’alerter le cabinet du ministère des transports, en ce qui concerne la frontière avec la Belgique.

Transport routier : Devant les difficultés rencontrées au départ de cette crise sanitaire, trois arrêtés ont déjà apporté certains assouplissements, notamment sur les possibilités pour tous les poids lourds de circuler y compris le dimanche ou encore une augmentation de la durée journalière de conduite.

Le transport routier pour les produits « alimentaires » fonctionne bien sur les courtes distances (ports, meunerie, alimentation animale). Mais la situation est plus compliquée en ce qui concerne les longues distances. Il n’y aurait pas de soucis au niveau des tarifs du transport, mais un problème de prise en charge du coût du « retour à vide », lié à l’arrêt des autres activités, notamment carrières, BTP. Leur reprise n’est d’ailleurs pas annoncée à court terme.

Supporté seulement par les entreprises de la filière céréalières, ce supplément de coût (estimé entre 5 et 10€/T), met en péril leur activité et nécessite une intervention des Pouvoirs publics, vis-à-vis de ce secteur de l’activité nationale, jugé « prioritaire » dans cette crise.

INTERCEREALES s’est donc rapprochée des fédérations de transporteurs comme la FNTR, pour trouver une position commune sur une demande de prise en charge par l’état des frais sur les transports retours à vide, qui ne peuvent être supportés ni par les transporteurs, ni par les entreprises de la filière et a fait remonter ce sujet dans le cadre de la cellule quotidienne mise en place par la DGTIM (Direction générale des infrastructures, des transports et de la Mer) à laquelle elle participe, au côté de la Coopération agricole et de la FNA.

Parmi les autres sujets, celui des condition d’accueil des chauffeurs-livreurs. Une communication spécifique a été décidée par les membres d’INTERCERALES auprès de tous leurs adhérents, pour « accueillir » les chauffeurs-livreurs dans de bonnes conditions et auprès des fédérations de transporteurs pour lever les craintes et rappeler la priorité du transport des denrées alimentaires.

Un « recueil des bonnes pratiques », sur ce sujet « l’accueil des chauffeurs livreurs » a été réalisé, permettant de rassembler et partager les exemples de bonnes pratiques mises en application aux différents maillons de la filière ; autant d’éléments de réassurance à faire savoir auprès des transporteurs ; autant d’éléments de langages de la filière en réponse aux sollicitations extérieures.

Par ailleurs, Elisabeth BORNE et Jean-Baptiste DJEBBARI ont annoncé la mise en place de cartes interactives qui répertorient les aires de services et de repos ouvertes sur le réseau routier national, ainsi que les centres techniques, et les relais routiers opérationnels ; quels soucis subsistent encore qui nécessitent la vigilance de tous les acteurs.

La fédération des transporteurs (FNTR) a publié par ailleurs une enquête, montrant la situation alarmante de découragement des transporteurs en activité. Si l’absentéisme est relativement stable, une vigilance est nécessaire notamment en ce qui concerne les zones urbaines et le personnel a besoin de réassurance, face aux difficultés à faire encore respecter les gestes barrières.

Au niveau des exportations : Face à l’inquiétude manifestée par l’OAIC (office d’Etat chargé des importations algériennes) sur le maintien des exportations françaises, France Export Céréales a apporté une réponse rassurante, quant à la capacité de la France à charger des bateaux pour le grand export et a envoyé un courrier similaire à l’ONICL et FNCL (Maroc), à l’OTC (Tunisie) et à l’ambassade d’Egypte à Paris, pour sécuriser les approvisionnements) ; ces courriers ont été appréciés par ces pays et relayés par le Synacomex (Syndicat français des exportateurs).

INTERCEREALES a fait le relais auprès du cabinet de Mr Lemoyne (Ministère …) pour s’assurer de son appui et a également demandé aux autorités françaises la dématérialisation de l’ensemble des documents administratifs qui accompagnent le commerce à l’international (ex : titre de propriété, certificat phyto, certificat d’origine).

Les points qui restent à traiter ou les points de vigilance

La cellule va continuer au cours des prochains jours et des prochaine semaines, à faire remonter tous les cas précis d’arrêt des transports, auprès des cabinets des ministres (agriculture et transport) et la nécessité d’un passage fluide des frontières.

On note parmi les informations qui remontent, l’inquiétude des agriculteurs, concernant la disponibilité future de certains intrants : engrais, phytos, pièces de rechange de machines importées, semences…, et une alerte de certains O.S. sur le risque de rupture d’approvisionnement en intrants ( engrais phytos semences), certains transporteurs (type messageries GEODIS), annonçant qu’ils vont livrer en priorité les besoins alimentaires de la population et ne pourront plus livrer les produits «  dangereux »...

Si les entreprises de collecte (coopératives et négociants), s’organisent pour assurer la continuité de leurs services dans ce contexte sanitaire exceptionnel, leur priorité étant d’assurer le cycle de production végétale et animale, ils demandent à chacun de ne pas avoir de contacts physiques et de respecter les gestes barrières.

Assurance-crédit : La cellule note un certain désengagement au niveau des couvertures de risques. La FNA et la Coopération Agricole Métiers du grains ont été mandaté pour un contact avec le Ministère des finance pour faire des propositions techniques sur le sujet.

Le gouvernement a annoncé le 31 mars un plan de soutien d'urgence aux entreprises exportatrices. L’assurance-crédit export a été identifiée comme priorité par Bercy.

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a indiqué que « l‘Etat garantira l'assurance des factures et des créances, non plus sur 17 pays, mais sur tous les pays du monde », précisant que c'était une première et que cette garantie était jusqu'ici limitée à des exportations vers des pays considérés comme « dangereux, ou à risque ».

A travers la banque publique BPI France, l'Etat va apporter sa garantie à hauteur de 90% « pour les cautions et les préfinancements de projets export » contre 80% au préalable, tandis que la validité des accords de préfinancement est prolongée pour atteindre six mois, selon le document du gouvernement. Les assurances prospection en cours d'exécution seront prolongées d'un an « ce qui permettra aux entreprises de faire face au ralentissement du commerce mondial ».

Commande de masques

INTERCEREALES s’interroge également sur les condition de sortie du confinement, avec un port du masque qui pourrait être généralisé. Les besoins seraient alors gigantesques. INTERCEREALES a déjà remonté la question au cabinet agriculture qui n’a pas apporté de réponse à ce jour.

Communication : Enfin, pour permettre un partage de l’information et une bonne communication avec ses partenaires, INTERCEREALES a mis en place un certain nombre d’outils à disposition : ouverture d’un espace Google Drive pour les membres de la cellule, où il est possible de retrouver les principaux textes règlementaires, avec une mise à jour régulière ; la mise en place en place d’une veille générale quotidienne à destination de l’ensemble des membres, par l’agence BCW.

Par ailleurs, une cellule de « communication sensible » de Passion Céréales propose notes et éléments de langage, régulièrement mis à jour, véritables soutiens pour répondre aux sollicitations extérieures, en particulier la presse.

Ce travail est complété par les informations, que l’on peut retrouver sur différents sites : une Foire Aux Questions (FAQ) mise en place par la FNSEA en lien avec l’APCA, pour répondre aux questions du monde agricole ; des informations du Ministère du travail : numéro vert (24h/24 et 7j/7) 08 00 13 00 00

https://travail-emploi.gouv.fr/actualites/l-actualite-du-ministere/article/coronavirus-questions-reponses-pour-les-entreprises-et-les-salaries

et du Ministère de l'économie et des finances : covid.dge@finances.gouv.fr https://www.economie.gouv.fr/coronavirus-soutien-entreprises

ou des fiches MSA de prévention contre le COVID-19

https://www.msa.fr/lfy/web/msa/employeur/coronavirus-consignes