Revenus céréaliers : la cote d'alerte est dépassée

Communiqué de presse

du 14 décembre 2016

La Commission des comptes de l’Agriculture et de la Nation confirme le niveau très dégradé des revenus des céréaliers.

Pour 2015 déjà, la commission confirme un revenu annuel de 16.700€ par actif non salarié, soit environ 800€/mois après déduction des charges sociales. Les céréaliers spécialisés auront ainsi perçu l’an dernier un revenu deux fois inférieur à la moyenne de 2005-2014. Ils se placent aux tous derniers rangs avec les éleveurs de porcs.

Pour 2016, le revenu moyen de la ferme France s’est fortement dégradé avec une baisse de 26 %. Ce résultat global présenté par la CCAN reflète mal les difficultés sans précédent que rencontrent les céréaliers.

La moisson 2016 a été lourdement affectée par les aléas climatiques, -31% pour le blé, dans un contexte de prix bas et d’abondance mondiale. Les revenus plongent pour devenir fortement négatifs à  -24.000 €/actif selon l’estimation professionnelle, un bien triste record.

Le plan d’urgence discuté avec l’Etat ne comprend que des mesures de trésorerie qui peinent et tardent à se mettre en place. Il y manque un soutien direct de l’Europe dont le silence est incompréhensible en de telles circonstances. Il appartient au Gouvernement de l’obtenir.

Il est par ailleurs grand temps de donner la pleine capacité aux agriculteurs d’anticiper ces aléas, climatiques et économiques en mettant enfin sur pied une épargne de précaution librement gérée et une assurance climatique réellement efficace et largement diffusée : seuils et franchises subventionnées doivent être abaissées à 20%.  

Pour les céréaliers, la cote d’alerte est dépassée et le Gouvernement n’en a pas pris toute la mesure.  Dans l’immédiat il doit obtenir la mobilisation de l’Europe. Dès demain, mettre en place de nouveaux outils de gestion des risques, accessibles pour chaque agriculteur : épargne de précaution et assurance climatique performante aux seuils rabaissés à 20%. Nul besoin pour cela d’attendre une lointaine réforme de la PAC en 2020. a déclaré Philippe PINTA Président de l’AGPB.

Contact presse : Martine JULLIEN - 07 77 72 89 63

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