Le 4 septembre, les agriculteurs européens avaient convié à Bruxelles les représentants des Etats membres pour leur demander de s’opposer à la taxe antidumping sur la solution azotée qui fera l’objet d’un vote la semaine prochaine. Une rencontre animée par les céréaliers français et irlandais.
Mercredi 11 septembre aura lieu à Bruxelles le vote des représentants des 28 Etats membres qui, au sein du Comité des instruments de défense commerciale (IDC), se prononceront pour ou contre la proposition de la Commission européenne de mettre en place pour 5 ans des droits antidumping sur les importations de solution azotée, d’un montant de 22 à 42 €/t selon les origines.
Depuis maintenant un an, les organisations agricoles, dont l’AGPB et la FNSEA en France, ont entrepris de convaincre la Commission européenne de ne pas proposer ces droits antidumping et les Etats membres de s’opposer à leur mise en place.
Nous sommes dans la dernière ligne droite, puisque la Commission a finalement décidé le 28 août de mettre au vote la mesure antidumping, et que la décision aura lieu la semaine prochaine.
C’est pourquoi, le 4 septembre, sous les auspices du Copa-Cogeca, l’organisation des agriculteurs européens, nous avions convié à Bruxelles les représentants des Etats membres, délégués au Comité IDC et experts des représentations permanentes nationales auprès de l’UE, pour présenter nos arguments, débattre de l’impact qu’aurait une telle mesure sur l’économie agricole, et leur demander de nous soutenir en s’opposant à la mesure antidumping définitive.
Les représentants des pouvoirs publics nationaux ont répondu en nombre, puisque 11 Etats membres étaient représentés à cette rencontre : Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Hongrie, Irlande, Lituanie, Roumanie, Royaume-Uni et Slovaquie.
Après une introduction par Pekka Pesonen, Secrétaire général du Copa-Cogeca, la réunion était animée par l’AGPB, représentant la FNSEA, et l’Association des agriculteurs irlandais (IFA).
Fintan Conway, secrétaire exécutif de l’IFA, et Nicolas Ferenczi, en charge des affaires internationales et de l’économie à l’AGPB, ont d’abord exposé les arguments des agriculteurs européens, en insistant sur l’impact économique qu’aurait la mesure antidumping sur les producteurs de grandes cultures utilisateurs de solution azotée. Pour une exploitation moyenne, cet impact peut se résumer en trois chiffres : 10 000 € de coûts supplémentaires par an soit 6% d’augmentation des coûts de production totaux, avec une perte d’au moins 50% du revenu déjà très bas.
Les participants ont ensuite été particulièrement impressionnés par le témoignage de Cédric Benoist, administrateur à l’AGPB, sur les conséquences qu’aurait la taxe antidumping pour son exploitation de grandes cultures sur 160 ha près de Pithiviers dans le Loiret.