Retour sur le 19ème Colloque Blé dur : s'appuyer sur la technique et approvisionner les marchés

La 19ème Journée Filière Blé Dur, organisée par Arvalis Institut du végétal le 3 février 2017 aux Sables d’Olonne a été l'occasion de faire le point sur 3 thématiques techniques importantes pour la production de blé dur : la mosaïque qui touche tous les bassins de production et limite ou exclut le blé dur de certains secteurs ; la fertilisation azotée en lien avec la qualité et la génétique, et les maladies des épis qui impactent la qualité du blé dur. Les interventions ont permis d’illustrer les progrès de la recherche variétale et ses enjeux futurs pour la filière.

Des enjeux agronomiques et technologiques majeurs

Olivier LUCAS, Responsable des affaires scientifiques chez RAGT, et Michel BONNEFOY d’Arvalis Institut du végétal, ont présenté les résultats de recherche sur les résistances variétales aux mosaïques. Ils ont décrit les progrès de la sélection assistée par marqueurs qui permet de diminuer le temps nécessaire à l’obtention d’une variété résistante.

Sur la fertilisation azotée, plusieurs travaux ont été présentés, issus pour la plupart de l’Unité mixte technologique NovaDur (un partenariat entre les industriels, la recherche et les sélectionneurs) qui ont permis de faire le lien entre teneur en protéines et qualité. Les enjeux liés aux différentes protéines contenues dans le grain sont majeurs, comme l’ont montré Philippe BRAUN et Matthieu KILLMAYER d’Arvalis Institut du végétal et Marie-Françoise SAMSON de l’INRA sur les méthodes physico-chimiques d'appréciation de la qualité des céréales et des produits céréaliers. Baptiste SOENEN d’Arvalis Institut du végétal a ensuite présenté les dernières avancées du pilotage en dynamique de la fertilisation azotée, qui ouvre de belles perspectives pour le suivi des cultures et l’optimisation de la fertilisation.

Matthieu KILLMAYER d’Arvalis Institut du végétal et Philippe LONNET, Président du GIE Blé Dur (groupement d’intérêt économique) ont clôturé la matinée en rappelant les travaux engagés sur les maladies des épis, pour gérer aussi bien les mycotoxines que la moucheture des grains. Grâce à la sélection assistée par marqueurs, des avancées sont annoncées sur les variétés résistantes aux fusarioses.

Les tendances de marché mondial

Pour Andrée DEFOIS (Tallage-Stratégie Grains), le marché est alourdi par une moisson record en Europe, une récolte mondiale de 37 Mt en 2016 (+6%), et des stocks attendus en hausse de 20% à 14 Mt en fin de campagne. Les importateurs diversifient leurs achats avec des origines émergentes comme l’Europe centrale (Slovaquie, Hongrie, Autriche), la Russie et le Kazakhstan.

Dans ce contexte de marché, Jean-François GLEIZES, Président du Comité de Pilotage de la Filière Blé Dur a souligné l’importance du travail de filière sur le marché français, notamment avec le plan de relance de la Filière Blé Dur, présenté par Rémi HAQUIN, Président du Conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer.

Le plan de relance Blé dur en marche

Après deux années de forte hausse, les surfaces françaises sont attendues en retrait de 5% pour la récolte 2017. Pour atteindre l’objectif réaffirmé de 3 à 3,5 Mt produites en 2025, les priorités en 2017 sont la recherche variétale et agronomique, la réduction des aléas économiques à travers la contractualisation d’une partie de la production, et la communication. Jean-François GLEIZES a enfin insisté sur la nécessaire régularité de la production, de la qualité, de l’approvisionnement des industries françaises et des marchés internationaux. Elle seule permettra de faire grandir la filière et l’ensemble de ses maillons.

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