Une vision de l agriculture belle et souhaitable

Alors que d’un côté, la population mondiale ne cesse d’augmenter, et que de l’autre, nombre d’organisations prônent un modèle décroissant, il est temps pour les céréaliers et le reste du monde agricole de porter haut et fort leur vision de l’agriculture !

Il est évident que, plus encore qu’aujourd’hui, l’alimentation sera demain au cœur des enjeux géopolitiques mondiaux. Les équilibres alimentaires mondiaux sont fragiles. Quelle que soit notre localisation sur le globe, être agriculteur représente un véritable défi. En cause, le réchauffement climatique, les orientations politiques, la raréfaction des terres arables, la disponibilité des moyens de production…

Force est de constater que les céréaliers ont du mal à faire comprendre au grand public leurs enjeux et leurs réflexions. Il faut dire que l’opposition est particulièrement efficace en faisant appel à l’émotion, à la peur, à une vision tronquée et pessimiste du futur, pour nous imposer un modèle agricole basé sur la décroissance.

Alors ne doutons pas, partageons notre vision ! Une vision optimiste et tournée vers l’avenir, qui a confiance dans la capacité du progrès à identifier les innovations qui nous permettront de produire toujours plus et toujours mieux. C’est tout le sens de la voie que les céréaliers français souhaitent emprunter. Une vision sereine, responsable, de laquelle découleront nos ambitions et les objectifs à atteindre.

Une vision doit se baser sur des faits

La population mondiale croit constamment et atteindra 10 milliards d’habitants en 2050. La démographie asiatique s’essouffle, au contraire de celle de l’Afrique.  Cette population sera urbaine à plus de 60%, avec une classe moyenne de plus en plus nombreuse, dont le niveau de vie augmentera et qui aura donc des exigences de consommation toujours croissantes, en termes de diversification et de qualité. Dans le même temps, les surfaces agricoles ne pourront augmenter que de 4%... Un sacré défi ! A cet égard, la question de l’Afrique est centrale, car c’est ce continent qui connaitra la plus forte hausse de population : 1,1 milliards aujourd’hui contre 2,5 milliards à l’horizon 2050 ! Comment vont-ils se nourrir ?

Alors oui, Il faudra donc PRODUIRE PLUS ET MIEUX, sur tous les continents. Sans mettre de côté les enjeux environnementaux, énergétiques et climatiques, qui permettent d’assurer la durabilité de la production.

L’Europe doit assumer son rang

Au niveau européen, notre situation pédoclimatique favorable nous impose de continuer de produire. Si nous pouvons produire plus, nous devons surtout produire mieux. Nous aurons pour cela plus que jamais besoin d’une politique agricole commune forte, et d’innovations sur la sélection variétale, sur le numérique, la robotique ou la protection des plantes, et d’en faciliter l’accès aux agriculteurs. Il sera enfin nécessaire de réfléchir à une meilleure façon de gérer les risques liés à la volatilité des prix comme aux pertes de production liées au climat. On ne peut justement que regretter ce manque de vision dans le cadre de la campagne des élections européennes, où l’agriculture, si elle n’est pas absente du débat, est reléguée à la thématique écologique.

Rappelons que l’alimentation et l’agriculture ont été l’un des ciments de l’Europe de la 2ème partie du XXème . Elle doit le rester car l’Europe est une chance pour elle-même et pour le monde.

Notre vision est belle. C’est celle d’un monde ouvert et capable de faire face aux défis alimentaire, climatique, énergétique, environnemental, social et territorial. L’agriculture, au cœur de toutes ces problématiques, doit être la solution.

 

randomness