A l’occasion de ses deux ans d’existence, l’association du Contrat de solutions regroupant une quarantaine d’organisation agricole, le Ministre de l’agriculture et la Secrétaire d'État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire se sont déplacés pour manifester leur soutien.
« Le Gouvernement vous fait confiance, le Gouvernement vous suit sur ces sujets, mais il faut des résultats » a annoncé le Ministre dans ses propos introductifs. Le ton est donné, après les annonces, vient le temps des preuves et des résultats. « Les citoyens ne doivent pas nous dire que c’est un échec alors qu’on avance » continue -t -il. Aujourd’hui, la pression est forte sur la question des pesticides et il y a un « écart de vision, de perception mais aussi de temps. Il y a un décalage des représentations de ce qu’est l’agriculture » explique à son tour la Ministre, Emmanuelle WARGON. L’enjeu des 40 partenaires est maintenant de diffuser la soixantaine de fiches du contrat au plus près des agriculteurs.
Eric THIROUIN, Président de l’Association a présenté quelques exemples de résultat : en deux ans les surfaces traitées grâce à un OAD ont grimpé de 10 à 20 % en un an, engendrant « une réduction des fongicides d’environ 20 % » (céréales, vignes, pomme de terre). De même, l’utilisation du souffre, produit de biocontrôle pour lutter contre la septoriose en céréales « a progressé de plus de 200 % pour atteindre plus de 300 000 ha couverts l’an passé ». Enfin, une étape importante va être lancée le 24 février prochain au Salon de l’agriculture pour promouvoir l’utilisation de la nouvelle génération d’EPI sous le slogan « nouvelle génération d’EPI révèle le pro qui est en vous ». La dynamique est bien présente mais les ministres ont rappelé que « si les plans Ecophyto qui se sont succédé ne sont pas des échecs, c’est bien le résultat qui l’est ». En effet, en réponse aux critiques de la Cour des Comptes (lien) sur le sujet, le Premier Ministre a rappelé les mesures déjà mises en place comme la séparation du conseil et de la vente, le retrait du marché de substances préoccupantes (entre 2009 – 20011 et 2016 – 2018 : baisse de 15% des produits CMR1 et 9% pour les produits CMR2) ou encore l’augmentation de la redevance pour pollutions diffuses. Le Premier Ministre insiste aussi, sur l’augmentation des quantités de produits de biocontrôle et sur l’engagement constant des agriculteurs dans des démarches telles que la certification environnementale.
La situation est pourtant paradoxale car le gouvernement annonce que le résultat du plan ECOPHYTO est un échec alors que dans le même temps, il interdit les produits provoquant de facto une augmentation d’autres produits sans spécifier par exemple que les matières actives ont baissé de -40% en 20 ans selon le cabinet ALCIMED qui présentait à la même date lors de la journée UIPP leur étude « projection à 2025 du marché français des produits phytopharmaceutiques en France ». Autre exemple, la part des produits utilisés en agriculture biologique a presque doublé en 7 ans.
Il faut faire preuve de pragmatisme en s’appuyant sur la science. Sur le glyphosate, Didier GUILLAUME a rappelé la position du gouvernement : « il faut maintenir le glyphosate en agriculture de conservation tant qu’on n’a pas trouvé autre chose ».
En confirmant les propos de Didier GUILLAUME qui a expliqué qu’« on ne peut regarder le passé avec les yeux d’aujourd’hui », Emmanuelle WARGON a appelé à lancer un grand débat de société avec les agriculteurs pour démontrer que sur le territoire se développent des agricultures, modernes, productives et durables.
En conclusion, Eric THIROUIN a insisté sur la nécessité de restaurer la confiance entre agriculteurs et citoyens en ouvrant des plus d’espace de dialogue.