Mardi 17 octobre, Philippe Pinta a été auditionné à l’Assemblée nationale par Jean-Baptiste Moreau, nouveau député LREM de la Creuse, dans le cadre de l’examen de la mission « Agriculture » du projet de loi de finances 2018.
Jean Baptiste Moreau est lui-même agriculteur, éleveur de vaches limousines et Président d'une coopérative. Souhaitant remettre les questions agricoles au rang des priorités du Parlement, Jean Baptiste Moreau a constitué un groupe d’une centaine de députés LREM agricoles ou sensibles à notre activité.
Lors de cette audition qui a duré 1h15, Philippe Pinta a commencé par dresser le bilan en demi-teinte de la moisson en insistant sur la situation spécifique des zones intermédiaires et en rappelant qu’après une année 2016 « noire », les revenus 2017 des céréaliers atteindront difficilement 2 000€/an après déduction des cotisations sociales. Il a ensuite expliqué au député le contexte compliqué sur le terrain notamment eu égard aux décisions prises depuis l’arrivée du gouvernement : notification du transfert des aides du 1er pilier vers le 2nd à hauteur de 4,2 % supplémentaire, le maintien du paiement redistributif à 10%, le vote de la France contre la ré-homologation du glyphosate pour 10 ans et le revirement sur les cotisations MSA dans le PLFSS 2018.
En dépit de toutes ces décisions ineptes qui mettent à mal le secteur céréalier, Philippe Pinta a rappelé l’ambition des producteurs : rester compétitifs et innovants. Il a ainsi détaillé au député un certain nombre de propositions concrètes pour lesquelles les pouvoirs publics peuvent nous aider dans la mesure où ils disposent de leviers d’action.
A très court terme, dans le cadre de l’examen du budget, les parlementaires peuvent refonder en profondeur la déduction pour aléas en une véritable épargne de précaution. En lien avec la FNSEA, l’AGPB est porteuse d’un amendement au projet de loi de finances en ce sens. Philippe Pinta a détaillé à Jean Baptiste Moreau le dispositif souhaité par la profession, dispositif qui doit être intégré dans une politique globale de gestion des risques.
Le député a bien conscience de la nécessité pour les agriculteurs de disposer d’un outil d’auto-assurance simple qui permette aux producteurs de gagner en visibilité mais il n’est pas évident que la réforme ait lieu cette année. Il est aussi important que chacun mobilise ses parlementaires sur le terrain afin qu’ils relayent nos arguments dans l’hémicycle.
Au cours de cette audition, il a également été question d’assurance climatique, de fonds de mutualisation mais aussi de recherche et d’innovation, leviers indispensables pour conserver une agriculture performante.
Enfin, cette audition, ne pouvait s’achever sans évoquer les Etats généraux de l’alimentation et le plan de 5 milliards annoncés par le Président de la République. Philippe Pinta a ainsi demandé à ce que eu égard au contexte, une part conséquente (20%) puisse être spécifiquement pour les grandes cultures pour des actions bien précises : équipements de précision et OAD pour le pilotage des engrais, stockage de l’eau, logistique / transport ferroviaire, déploiement de l’internet et de la couverture 3G ou 4G pour tous en milieu rural….
Les sujets abordés furent nombreux mais avec un focus particulier sur l’épargne de précaution. Il faut continuer de convaincre ! La constitution d’un groupe de « députés agricoles » est ainsi intéressante et nous permet de poursuivre nos cycles de rencontres pour faire de la pédagogie et présenter notre secteur et notre métier à ces nouveaux députés.