Depuis 5 ans, le monde agricole traverse une crise profonde. Pour autant, le gouvernement nous donne le sentiment d’abandonner les producteurs de grandes cultures, et de les condamner à des distorsions de concurrence au travers de réformes successives, conduisant à des hausses de charges insoutenables.
UNE SERIE DE MESURES DEFAVORABLES
Depuis l’été dernier, les mesures et les réformes entreprises dans le domaine agricole, sont défavorables et pénalisantes pour nos filières. Le gouvernement a mis les producteurs dans l’incompréhension et le désarroi le plus complet. Pourquoi adopter des mesures qui vont à rebours des impératifs de compétitivité des producteurs telles que :
- le transfert du premier pilier vers le second au détriment des grandes cultures décidé en août 2017
- le retour en arrière sur les cotisations MSA fin 2017
- le feuilleton du glyphosate et des néonicotinoïdes
- la mort programmée des CEPP
- l’annonce de l’augmentation des charges et contraintes dans le cadre du projet de loi suite aux Etats Généraux de l’Alimentation en cours de discussion
- la feuille de route gouvernementale sur les produits phytopharmaceutiques.
DES EFFORTS IMPORTANTS ANNIHILES
Les producteurs en transition permanente pour répondre aux attentes de la société ont réduit de 40 % les quantités de pesticides, et utilisent des molécules dont la toxicité a été divisée par 8,5 en 60 ans. Pour autant, leurs efforts n’ont pas été payants, leurs charges sur le poste phytosanitaires ayant augmenté de 40 % en 20 ans. Ces reports de coûts sur les agriculteurs sont liés à la disparition croissante de produits, remplacées par les produits de plus en plus coûteux en termes d’homologation et grevés de taxes croissantes, + 150 M€ de taxes redevances pollutions diffuses (RPD) en 10 ans, sans compter les besoins d’équipements en matériels de plus en plus précis. Les menaces d’évolution réglementaire française découragent d’autant plus ces efforts, déjà annihilés par les hausses passées des charges.
L’IMPACT : DE NOUVELLES AUGMENTATIONS DE CHARGES PROGRAMMEES ET DES MENACES INSOUTENABLES
MESURES | COUT en MILLIONS d'€/an | |
Transfert des fonds de la PAC durant l’été 2017 Suppression de la déduction de 7 points de MSA |
ACTE |
300 |
Restrictions drastiques des phytosanitaires sans alternatives crédibles
|
EN COURS |
1500 |
Séparation des activités de vente et de conseils
Hausse de la Redevance Phytos (RPD) Pénalités CEPP |
EN DISCUSSIONAU PARLEMENT |
500 |
Les producteurs de grandes cultures ne peuvent plus supporter de telles menaces qui remettent en cause l’équilibre économique de leurs entreprises et de toutes les filières qui en découlent. En conséquence, les organisations de grandes cultures vous appellent à interpeller vos parlementaires sur le caractère insoutenable de telles orientations pour inverser la tendance d’ici le vote définitif du projet de loi EGA dans les prochaines semaines.
UNE MOTION ADOPTEE PAR LE CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’AGPB
Le conseil d’administration de l’AGPB réuni le 17 avril a voté une motion adressée à Stéphane Travert pour dire non aux « 2,3 Mrd€ de charges supplémentaires » qui se profilent suite aux décisions budgétaires de l’an dernier, les suppressions prévues de certains phytos, et les mesures du projet de loi EGAlim, dont la séparation des activités de vente et de conseil des phytosanitaires. « On ne peut pas accompagner la transition écologique, à coup de charges supplémentaires mais avec de l’accompagnement, de l’investissement », selon Eric Thirouin.
« Avec plus de 2 Mds€, dont 300 M€ déjà actés, comment fait-on ? alors que le résultat moyen des céréaliers avant impôt et déduction des cotisations sociales n’est que de 900 M€ par an ? ». « De toute ma carrière, je n’avais jamais vu cela » s’est exprimé Philippe Pinta.
Télécharger la Motion de l’AGPB