L’AGPB a participé au Conseil fédéral de rentrée de la FNSEA qui réunit les Présidents, secrétaires généraux et Directeurs de FDSEA. Dans son introduction à ce Conseil, la Présidente Christiane Lambert, concernant le dossier glyphosate, a réaffirmé très fortement la détermination de la FNSEA, appelant tous les départements à organiser des actions syndicales sur les 5 à 6 semaines à venir…
Plus largement, sur le dossier « Phyto », elle a déclaré que le « zéro phyto aujourd’hui, et demain n’avait aucun sens, s’il n’était « accompagné » de contrepartie : négociation avec la profession et discussions sur les alternatives à moyen terme.
La présentation de la campagne pour les élections aux Chambres d’agriculture de janvier 2019, a occupé une bonne partie de la matinée. La FNSEA a présenté une méthode de travail, un calendrier avec le point d’étape important que constitue le congrès de Tours en mars 2018 et les 8 thèmes de cette campagne, dont les nouveaux outils de gestion des risques, le rôle des agriculteurs dans les filières, l’entreprise agricole de demain, le dynamisme des territoires ruraux, le renouvellement des générations d’agriculteurs.
Au cours des échanges avec la salle, beaucoup d’intervenants ont souligné la grande morosité des campagnes, reflet d’un malaise économique et d’un malaise « sociétal » : les agriculteurs ne supportent plus d’être mis au banc des accusés en permanence, notamment sur leurs pratiques culturales. Cette situation implique beaucoup d’humilité de la part des responsables syndicaux, dans le cadre des prochaines réunions sur le terrain avec les agriculteurs.
Concernant les Etats généraux de l’alimentation (EGA), Mme Lambert a rappelé à l’assemblée que les manifestations FDSEA/FNSEA de ces derniers mois en étaient à l’origine et ces EGA sont donc à mettre au crédit de l’action syndicale du réseau FNSEA. Si beaucoup s‘interrogent sur l’efficacité de ces EGA, la Présidente a insisté sur le fait que beaucoup de responsables des organisations agricoles (FNSEA-JA-APCA et CAF) étaient mobilisés et mandatés pour faire un maximum de propositions concrètes pour mettre en valeur les progrès réalisés par les différentes filières et la volonté de la profession de proposer des mesures concrètes pour améliorer la compétitivité des exploitations et des filières agricoles.
Elle a ensuite appelé tous les départements à mener des actions sur le terrain pour accompagner cette mobilisation nationale, pour se donner un maximum de conditions pour réussir ces EGA.
Deux témoignages de responsables FNSEA qui participent aux EGA, ont mis en valeur le bon état d’esprit de l’ensemble des représentants des filières. Mme Lambert s’est félicitée de la bonne concertation entre tous les acteurs du réseau (FNSEA-JA-APCA et CAF). En ce sens-là, la profession a appris de ses erreurs des discussions du Grenelle de l’environnement.
Il faut souligner au passage sur ces sujets, le très bon plaidoyer des représentants du secteur de l’élevage pour l’exportation (MM Bénézit –FNB- et Fayel -Aveyron), source selon eux, de création de valeur, de croissance économique, avec une vision « géopolitique » par rapport à l’alimentation des pays au sud de la Méditerranée.
En ce qui concerne l’action syndicale du 11 octobre : promotion des produits régionaux sur une place parisienne (on pense à la place de la République…), le secrétaire général de la FNSEA a bien précisé qu’il s’agissait bien d’une opération « politique », en prévision de la déclaration du Président de la République prévue ce jour-là, peut-être en Normandie (dans la Manche…).
En ce qui concerne les actions syndicales en cours sur le sujet glyphosate, la FNSEA a sollicité Mme Sarah SINGLA de l’APAD, l’association pour la promotion de l’agriculture durable pour une intervention présentant les principes de l’agriculture de conservation. Au cours de son intervention dynamique et appuyée par des visuels très « pédagogiques », cette personne a bien montré tous les bienfaits de cette agriculture qui préserve la biodiversité, mais qui a également besoin du glyphosate, véritable outil pour la conservation des sols.
Les secrétaires généraux ont insisté sur la seule question qui se pose selon eux à ce sujet, c’est de savoir, de quels outils ont besoin les agriculteurs pour exercer efficacement leur activité et si des mesures « alternatives » existent actuellement ?
Mme Singla leur a répondu qu’il n’y avait pas de mesure alternative à ce jour, en insistant sur le fait que la profession ne devait pas perdre sur ce dossier quitte à élever le ton, ayant toute la légitimité à s’opposer à la décroissance !
Concluant cette partie, le Secrétaire général de la FNSEA, a de nouveau appelé tous les départements à agir localement pour créer « la caisse de résonnance », nécessaire pour obtenir des résultats.