A quand une approche dépassionnée sur le glyphosate

Le dossier glyphosate n’a pas fini de déchainer les passions. Depuis maintenant plusieurs semaines, le sujet agite l’opinion publique. Ses opposants tentent surtout d’apeurer les consommateurs pour influer sur les décisions françaises.

Retour sur les derniers rebondissements

Fin aout, Nicolas Hulot a déclaré vouloir s’opposer au renouvellement de l’autorisation de mise sur le marché de l’herbicide. Les 28 États membres de l’Union Européenne doivent se prononcer les 5 et 6 octobre prochain. Si les représentants des États ne parviennent pas à trouver un accord en octobre, ils devront régler la question lors de la rencontre du 6 novembre, étant donné que l’autorisation de vente de l’herbicide n’est valide que jusqu’à la fin de l’année.

La semaine dernière, Générations futures sort une enquête sur la présence de glyphosate dans des produits alimentaires. Complètement démagogique, l’association cible les consommateurs en utilisant la peur pour influer sur les choix du gouvernement français. Europe 1 a d’ailleurs mis en alerte ses auditeurs sur cette manipulation habile de l’opinion. Dans le vrai-faux de l’info, diffusée lundi 18 septembre, la journaliste Géraldine Woessner qualifie cette étude « d’anxiogène » et dénonce une « méthode pas très honnête, dans un débat crucial ». « Comment effrayer la ménagère en détournant une étude pourtant rassurante » titrait l’émission. A réécouter en cliquant sur le lien suivant

http://www.europe1.fr/emissions/le-vrai-faux-de-l-info2/glyphosate-comment-effrayer-la-menagere-en-detournant-une-etude-pourtant-rassurante-3438953

L’affaire du copier-coller de l’EFSA vis-à-vis d’une étude de Monsanto a également défrayé la chronique ces derniers jours. L’EFSA est accusée d’avoir repris des pans entiers d’un rapport de Monsanto dans le cadre de son rapport d’évaluation sur le glyphosate rendu public en 2015. L’EFSA réfute ces accusations en déclarant une « incompréhension du contexte et du contenu des documents publiés ».

Une mobilisation syndicale

Face à ces enchaînements complètement volontaires pour peser sur les choix français, la profession agricole s’est mobilisée. L’AGPB et la FNSEA ont appelé les départements de grandes cultures à se mobiliser largement pour exposer à leurs parlementaires les vérités sur le dossier. Le réseau a ainsi organisé plusieurs actions syndicales comme dans le Loiret ou en Ile de France. Ce vendredi (22/09) quelques centaines d’agriculteurs ont bloqué symboliquement les Champs Elysées. Nicolas Hulot s’est rendu sur place pour échanger avec les participants et une délégation a été reçue à l’Elysée.

L’urgence d’avoir une approche dépassionnée et rationnelle

Dans un rapport consacré au glyphosate, la Fondation Concorde alerte sur l’impact considérable et les conséquences majeures d’une interdiction de l’utilisation du glyphosate pour les agriculteurs mais aussi pour les opérateurs tels que la SNCF. Le rapport relève qu’alors qu’aucune étude scientifique n’a fait apparaître de risque pour la santé, le gouvernement a annoncé son intention d’interdire l’utilisation de ce produit. Si cette décision était confirmée, selon l’auteur du rapport, le coût économique pour les agriculteurs de ce retrait brutal s’élèverait à « 976 M€ en fourchette basse» et laisserait les professionnels dans une impasse technique totale. A des « effets économiques dévastateurs » s’ajouteraient en plus « des impacts sociaux et environnementaux considérables », d’après l’étude dont vous nous transmettons le contenu dans son intégralité.