Un projet de décret sur le cadmium dans les engrais accepte des valeurs «trois fois plus» élevées que les recommandations de l’Anses, a indiqué le 7 décembre l’association Safer Phosphates. «La France ne suit absolument pas les recommandations de l’Anses» sur les critères de qualité agronomique et d'innocuité des matières fertilisantes et des supports de culture, a déclaré lors d’une visioconférence le secrétaire général Pascal Michaux, ayant eu connaissance du texte en préparation. «Le décret français prévoit trois plus de cadmium dans les engrais que ne le prévoit» l’agence de sécurité sanitaire, selon lui. Ce métal lourd est classé CMR (cancérogène, mutagène et reprotoxique). À partir de juillet 2022, une limite en cadmium de 60 mg/kg d’engrais phosphaté entrera en vigueur, d’après le règlement européen 2019/1009. Safer Phosphates reproche à la France de s’aligner sur l’UE, en allant ainsi «contre l’intérêt de la santé et de l’environnement». Elle défend le label vert prévu pour les engrais à des taux de cadmium inférieurs à 20 mg/kg. Les quantités disponibles sont «en mesure de satisfaire les marchés européen, français», avec une différence de prix «mineure», selon Pascal Michaux.