Stéphane Le Foll a envoyé aux parlementaires une lettre pour les convaincre d'éviter « l'interdiction brutale » des néonicotinoïdes dans le projet de loi sur la biodiversité examiné à partir du 15 mars à l'Assemblée. L'approche du ministre n'est pas de « multiplier les normes ou les interdictions brutales », car au contraire « c'est la transition vers une transformation des systèmes de culture dans leur ensemble qui nous permettra de réduire l'usage aujourd'hui nécessaire de certains produits », explique-t-il dans cette lettre datée du 11 mars. Stéphane Le Foll veut éviter les « distorsions entre les agriculteurs français et le reste des agriculteurs européens » en interdisant ces substances en France uniquement. Cette action « doit se conduire au bon niveau, au niveau européen, et en tenant compte des alternatives agronomiques disponibles pour lutter efficacement contre les ravageurs des cultures », argumente-t-il. Car, selon lui, « la nécessaire protection insecticide des cultures se ferait, en cas d'interdiction généralisée des néonicotinoïdes, par des voies alternatives qui ne présentent aucune garantie supplémentaire pour les pollinisateurs, bien au contraire ».