Après la nomination du gouvernement d’Edouard Philippe, et dans l’attente de la prochaine rencontre avec le Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Jacques Mézard, les céréaliers sont interrogatifs. Ils souhaitent surtout que les orientations stratégiques définies par le Président de la République pendant la campagne se traduisent concrètement, car il est temps de passer à l’action alors que notre filière souffre.
En ce sens, le nouveau Ministre de l’Agriculture peut compter sur l’AGPB pour être force de propositions. Interrogé sur sa nomination, Philippe Pinta, a déclaré au quotidien L’Union le 22 mai dernier : « on n'avait pas particulièrement entendu parler de lui. Donc avec les planteurs de maïs, de betteraves et d'oléo protéagineux, nous lui avons demandé un rendez-vous rapidement pour faire connaître nos dossiers car nos secteurs vont mal depuis trois, quatre ans ».
S’agissant de Nicolas Hulot, dont la nomination a surpris, les céréaliers souhaitent le rencontrer et lui montrer tout le travail effectué en matière de recherche et d’innovation pour continuer de Produire plus, Produire mieux. Les céréaliers ne veulent pas « produire moins » et seront extrêmement « vigilants » sur les projets d’interdiction de produits phytosanitaires, facteur de distorsion de concurrence.
La feuille de route du Président de la République concernant l'agriculture a encore besoin d’être précisée. Cela étant des thématiques comme l’épargne de précaution, ou l'export en font partie intégrante de celle-ci. « C'est quelque chose de prioritaire pour nous puisque l'on exporte la moitié de nos céréales. » dit Philippe Pinta. D’autres mesures ont aussi attiré l’attention des céréaliers, notamment les engagements relatifs à la simplification de la vie des entreprises ou le droit à l’erreur. Le Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Jacques Mézard a ainsi plusieurs dossiers urgents sur son bureau.
Parallèlement, au niveau européen, en juillet, la France doit se positionner sur les franchises de déclenchement de l'assurance aléas climatiques subventionnée par la PAC, et d’ici au 31 juillet, elle doit également notifier à Bruxelles ses arbitrages en termes de subsidiarité. Philippe Pinta rappelle que les agriculteurs ne veulent plus « être en distorsion de concurrence vis-à-vis des Allemands ».
Faisons enfin confiance aux agriculteurs qui sont des chefs d’entreprise responsable conscients de leur responsabilité face aux défis alimentaires et de préservation de l’environnement.