La 2ème édition du Forum global de l’alimentation (GFF), organisé par le think tank Farm Europe les 20 et 21 octobre 2017 à Susegana près de Trévise en Italie, avait rassemblé 200 dirigeants économiques et politiques de 13 pays pour débattre du futur des systèmes alimentaires et de la prochaine politique agricole européenne.
Les discussions politiques sur le futur de l’Europe, sur son budget et sur la nouvelle PAC sont maintenant entrées dans une phase active où des décisions vont être prises non seulement sur une vision de l’agriculture européenne, mais aussi sur la stratégie et les moyens par lesquels la PAC doit permettre aux agriculteurs d’avancer vers la double performance économique et environnementale dans un marché européen unique. Et le Forum a été l’occasion d’identifier les leviers politiques les plus efficaces pour aller au-delà du conflit entre ces objectifs.
C’est pourquoi Farm Europe organisait le 6 mars 2018 au parlement européen une présentation des conclusions du 2ème Forum global de l’alimentation, en présence de :
- Christiane Lambert, Présidente de la FNSEA ;
- Jean Arthuis, Président de la commission des budgets du parlement européen ;
- Yves Madre, Directeur de Farm Europe ;
- Michel Dantin, membre de la commission de l’agriculture du parlement européen
(de gauche à droite sur la photo ci-dessus), ainsi que de :
- Paolo de Castro, membre de la commission de l’agriculture du parlement européen ;
- Herbert Dorfmann et Clara Aguilera, respectivement rapporteur and rapporteur fictive du parlement européen sur la réforme de la PAC ;
- Massimiliano Giansanti, Président du GFF et du syndicat agricole italien Confagricultura.
L’AGPB était représentée par Benoît Piétrement, Secrétaire général adjoint en charge de la PAC.
Le rapport du GFF met en évidence 5 actions clés à inclure dans la future PAC :
1. Un plan d’action de six ans pour la performance économique et environnementale, axé sur et la révolution verte de l’agriculture de précision et du numérique ;
2. Un ensemble cohérent d’outils complémentaires pour renforcer la résilience des exploitations agricoles de l’UE avec une véritable boîte à outils de gestion des risques associée à une réserve de crise européenne renouvelée ;
3. Un équilibre territorial de l’agriculture garanti par des stratégies sectorielles intégrées soutenues par des leviers d’investissements ;
4. Un esprit de coopération au sein de la chaîne alimentaire via une législation appropriée en matière de concurrence ;
5. Et globalement, une politique réellement commune, limitant les distorsions de concurrence entre Etats membres grâce à un cadre juridique européen clair, avec une relation juste, simple et directe entre la PAC et les agriculteurs.
A cette occasion, Michel Dantin a déclaré: « La PAC est avant tout une politique économique ! Elle n’a pas vocation à être seulement une politique environnementale, car sans durabilité économique du secteur et des territoires, les agriculteurs ne pourront pas remplir nos objectifs environnementaux et climatiques. En cela, les paiements directs sont légitimes comme éléments essentiels du revenu agricole et outils rémunérateurs de biens publics que seuls les agriculteurs sont en mesure de fournir. La PAC doit apporter des réponses pour assurer la résilience des secteurs agricoles afin qu’ils continuent à assurer notre sécurité alimentaire tout en faisant face à la volatilité des prix, l’augmentation des coûts de production et les aléas climatiques. Mais les outils de gestion des risques ne sont pas la solution miracle. L’Union doit se doter d’un outil plus efficace pour faire face aux crises agricoles : un fond de crise mobilisable facilement, qui serait placé en dehors du principe d’annualité budgétaire. Pourquoi ne pas l’utiliser également comme un mécanisme de réassurance ? Et la PAC doit redevenir une politique d’investissement, de soutien au progrès scientifique, à la recherche et à l’innovation et d’accès au financement ».
La prochaine – la troisième – édition du Forum global de l’alimentation aura lieu les 6 et 7 septembre 2018.