Philippe Pinta et Eric Thirouin ont rencontré jeudi 6 décembre Didier Guillaume, Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation. Ils ont présenté la situation économique du secteur céréalier qui traverse une période difficile depuis maintenant cinq années en insistant sur la situation particulièrement difficile cette année dans le sud de la France, justifiant des mesures d’accompagnement spécifiques au-delà de celles prises sur la TFNB et les cotisations MSA à travers la mobilisation des cellules de crise mises en place. Ils ont aussi rappelé les attentes vis-à-vis de la mission conduite par le CGAAER sur les zones intermédiaires qui allait faire l’objet de réunions dans les différentes régions concernées.
Ensuite, le Président a fait part au Ministre de l’exaspération des céréaliers face à l’augmentation de la RPD, la mise en ligne du site sur le glyphosate, le durcissement du projet sur la séparation du conseil et de la vente qui s’ajoutaient à une longue liste d’augmentation des charges et d’un agri-bashing croissant et a formellement invité le Ministre et le gouvernement à revenir sur ces différents arbitrages et a expliqué le mouvement sur le terrain qui était engagé par la FNSEA en ce sens, faute de pouvoir se faire entendre depuis des mois sur ces sujets.
Le Ministre, informé de ces demandes, a indiqué qu’il prenait connaissance des dossiers et que le sujet taxe était bien identifié dans la mesure où le Président lui avait demandé un point précis sur le sujet. Il a clairement affirmé son attachement à lutter contre l’agri-bashing, et sa volonté de se mettre en position d’accompagner les transitions en cours sous réserve d’être convaincu de l’efficience des actions qui pourront être proposées par les acteurs du monde agricole.
Le Président et le Secrétaire Général de l’AGPB lui ont ensuite présenté le projet stratégique adopté par le Conseil d’administration et qui sera au cœur du prochain Congrès 2019 de l’AGPB, en appelant le Ministre à privilégier une démarche d’accompagnement plutôt que des sanctions et des taxes pour assurer la transition agroécologique dont les céréaliers avaient bien perçu l’importance d’autant qu’ils étaient déjà engagés dans la démarche. Lors de cette présentation, les attentes de l’AGPB sur la PAC et les mesures nationales d’accompagnement attendues ont été aussi discutées et le Ministre a réaffirmé l’attachement de la France à la défense du budget de la PAC et son intention de limiter la subsidiarité pour préserver son caractère de politique commune. Le ministre a salué le mouvement présenté par l’AGPB, en indiquant qu’il était prêt à signer le contrat de solution lors du prochain SIA à la condition d’en préciser les engagements respectifs, et qu’il serait présent en février à Compiègne pour échanger sur le projet stratégique dont il venait de prendre connaissance et qu’il convenait d’approfondir avec son cabinet et son administration.