CONGRES COOP DE FRANCE UN ATTACHEMENT AU MODELE COOPERATIF REAFFIRME

L’AGPB a participé ce 19 novembre au Congrès de Coop de France qui a rassemblé près de 1500 personnes, dirigeants des coopératives agricoles françaises et acteurs de l’amont et de l’aval des filières agricoles.

Dans son discours devant le Ministre de l’agriculture, Didier GUILLAUME, le Président de Coop de France, Michel PRUGUE a d’abord voulu rappeler l’apport de la coopération agricole à l’économie française : 2 400 entreprises coopératives sur tout le territoire, pour un chiffre d’affaire de 85 Md € et plus de 190 000 salariés. Il a poursuivi en insistant sur les nombreux défis déjà relevés par les coopératives et ceux que la coopération souhaite aujourd’hui relever, notamment celui de l’apprentissage et celui du nouveau modèle agroécologique.

Le Président PRUGUE s’est ensuite élevé contre les ordonnances, suite aux Etats généraux de l’alimentation, notamment celle concernant la séparation du Conseil et de la vente, considérant que cela faisait porter un risque énorme de « détricotage » de la coopération agricole, rappelant au Ministre que le rôle des coopératives est bien celui d’accompagner au quotidien les agriculteurs, dans leurs choix agronomiques et commerciaux face aux marchés.

Dans sa réponse au Président PRUGUE, le Ministre est revenu sur sa vision de son rôle, qui consiste aujourd’hui, pour lui à réconcilier le monde rural et le monde urbain et surtout pas en « détricotant » et en fragilisant le tissu coopératif de ce pays. Mais le Ministre, tout en laissant certaines portes ouvertes à la discussion s’est montré ferme sur l’ordonnance sur la séparation du Conseil et de la vente. Sur ce sujet, il a précisé que le choix des Pouvoirs publics était bien guidé par la volonté de faire baisser les intrants dans les sols… !

Au moment où beaucoup d’agriculteurs manifestent contre l’augmentation des taxes sur les exploitations (redevance pollution diffuse), cet échange entre responsables, montre le déficit de communication entre les acteurs qui se poursuit, générant incompréhension et suspicion.

L’après-midi du Congrès était consacré à plusieurs tables rondes, dont une sur le thème « Les Coopératives actrices de leur changement ».

Coralie Dubost, députée de l’Hérault, co-rapporteur du projet de loi PACTE (Le plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises) est intervenue sur la création de la « société à mission », dans le cadre de cette nouvelle loi. Ce sujet a suscité bien des discussions qui ont fait dire à Henry Nallet, ancien Ministre et Président du Haut Conseil de la Coopération Agricole (HCCA), autre intervenant de cette table ronde, qu’il lui semblait que les députés réinventaient la coopération, ou que cette nouvelle « société à mission » (Loi PACTE), était une sorte de « consécration » du statut des coopératives »

Olivier de Bohan, Vice-Président de Coop de France, a lui insisté sur l’incompréhension qu’il sentait poindre de la part des Pouvoirs publics vis-à-vis du monde agricole en général, et des coopératives agricoles en particulier.

Il a à son tour insisté sur la volonté des agriculteurs de pérenniser les exploitations agricoles, au travers des coopératives et a illustré ensuite son propos, en reprenant des chiffres issus du « grand débat coopératif » qui s’est déployé tout au long de l’année 2018, au travers de 10 réunions régionale

Parmi ces chiffres, on retiendra que 70% des répondants agriculteurs-coopérateurs se déclarent proches de leur coopérative et 77% des agriculteurs-coopérateurs considèrent que le modèle coopératif répond aux défis de demain, alors que l’environnement médiatique, pouvait laisser penser que les agriculteurs ne se reconnaissaient plus dans ce modèle, tel qu’il est pratiqué aujourd’hui.