CONGRES DES CEREALIERS 2022 UN ENGAGEMENT QUOTIDIEN POUR LE FUTUR

L’AGPB a organisé son Congrès des Céréaliers 2022 à Paris. Les conséquences de la Guerre en Ukraine pour le monde agricole ont largement occupé les échanges. Eric Thirouin, Président de l’AGPB et ses équipes ont lancé les bases d’une nouvelle feuille de route à l’horizon 2030. Les céréaliers français sont les piliers d’une souveraineté alimentaire et énergétique durable

Le Congrès de Céréaliers 2022 organisé par l’AGPB ce mercredi 8 juin marquait les retrouvailles tant attendues des céréaliers venus de toute la France après deux années en distanciel. Pour cette nouvelle édition, l’association a souhaité partager sa mobilisation et son action au cours de l’année par la présentation publique de son rapport d’activité 2021-2022.

Avec une première séquence intitulée « Les pieds sur la Terre », les secrétaires généraux ont pu souligner les actions et batailles syndicales engagées au plus près du quotidien des producteurs de céréales.  Dans un second temps, c’est la dimension prospective des travaux de l’AGPB qui a été mise en avant avec la séquence : « Le regard tourné vers l’avenir ».

Retrouvez ici les vidéos Les pieds sur la Terre https://youtu.be/CCWUgtCpR_o  Le regard tourné vers l’avenir https://youtu.be/qCIHBhQmmes

Depuis plusieurs mois maintenant, la reprise économique post COVID et la guerre en Ukraine ont profondément bouleversé les marchés agricoles et énergétiques mondiaux. La géopolitique des céréales, thématique portée de longue date par les céréaliers français, est désormais au cœur du débat public et politique.

C’est dans ce contexte particulièrement singulier que l’AGPB a souhaité apporter des éléments d’éclairage lors de ce Congrès en invitant autour d’une table ronde: Ralph Ichter, consultant aux Etats Unis, Sebastien Abis, Directeur du Club Demeter, Yann Lebeau, correspondant Intercéréales à Casablanca et Yves Madre, Président de Farm Europe pour débattre des impacts de ce conflit inédit sur tous les continents.

Les échanges ont permis de rappeler que la notion de sécurité alimentaire n’a pas la même signification partout dans le monde. Alors que l’Afrique s’inquiète et tente de gérer la crise alimentaire à venir, les Etats Unis cherchent le moyen de déstabiliser la Russie et ses alliés. Pendant ce temps, l’Europe cherche le meilleur moyen d’articuler sa souveraineté alimentaire et énergétique avec son Pacte vert.

Ce bouleversement des équilibres mondiaux conforte la volonté de l’AGPB à préparer l’avenir. Pour Eric Thirouin: «Le monde bouge, la société bouge, l’économie bouge, nous devons être de plus en plus présents pour répondre aux attentes de chacun(...) C’est lorsque les repères sont bousculés qu’il faut prendre le temps de la réflexion pour se doter d’une boussole fiable » . C’est en ce sens qu’ une réflexion stratégique a été initiée par l’AGPB depuis le début de la campagne avec l’objectif de déterminer les grandes orientations pour accompagner les céréaliers français à horizon 2030. « Il ne peut pas y avoir de souveraineté sans compétitivité, sans durabilité et sans résilience. » a insisté Eric Thirouin.

Et c’est bien le sujet : comment accompagner les céréaliers demain sur la performance de leurs entreprises, la transition agroécologique, le bas carbone, les nouvelles créations de valeur ou la sécurisation de leurs activités ? A l’occasion de ce congrès et lors de ses Forums régionaux l’AGPB a lancé une démarche participative où la parole a été donnée à chacun pour préciser ses orientations. La réflexion se poursuivra sur la campagne prochaine.

En clôture du Congrès, Eric Thirouin, Christiane Lambert et Catherine Geslain Laneelle, Directrice générale au Secrétariat du Conseil de l’Union Européenne ont présenté et débattu de l’initiative FARM pour la sécurité alimentaire des pays les plus vulnérables. Le Président de la République a lancé cette initiative le 24 mars, en lien avec les partenaires de l’UE, du G7 et de l’Union africaine. Quand on prend la mesure de la situation, l’inquiétude est forte : 27 pays dépendent pour plus de 50% de leurs importations de céréales venant de zone mer Noire et la guerre risque de faire basculer 750 millions d’êtres humains dans un « ouragan de famine mondial », selon l’ONU. L’UE doit nous donner les moyens de nourrir les Hommes et à la fois d’accélérer notre transition écologique. Eric Thirouin rappelle à ce titre que « Le défi humanitaire du Produire plus n’invalide pas l’urgence planétaire de Produire mieux »