La Mède : trop, c’est trop !

Communiqué de presse du 14 février

AGPB AGPM CGB FOP

 

Le Groupe Total vient de confirmer l’entrée en fonctionnement mi-2018 de son site de production de biocarburants de la Mède. Aujourd’hui, chacun sait que ce site fera en partie appel à des importations massives d’huiles usagées ou d'huile de palme pour, une fois transformées, les incorporer dans le gazole ou l’essence.


Au moment où la directive énergie renouvelable est en discussion au niveau européen, cette annonce interpelle fortement les agriculteurs français dont les cultures servent aussi à la production de biodiesel et de bioéthanol. Ils réaffirment qu’ils sont déjà aujourd’hui sévèrement concurrencés par les importations notamment en provenance d’Argentine. Ils ressentent donc ce positionnement comme une provocation.


Une provocation inutile car pourquoi vouloir déstabiliser des filières économiques entières ancrées dans les territoires ruraux, des filières sources d’emplois et de revenus, des filières créatrices de richesses tant sociales qu’environnementales ?


Les producteurs français de grandes cultures soulignent en effet que les biocarburants issus de matières premières agricoles produites en France permettent autant de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans les transports que de fournir des aliments locaux riches en protéines et en cellulose pour l’élevage français et européen.
Les agriculteurs français interpellent donc les Pouvoirs publics pour qu’ils prennent position : sont-ils prêts, à travers ce projet tel qu’annoncé par le groupe Total, à spolier les agriculteurs d’un débouché et amplifier la désertification rurale par la suppression de nombreux emplois dans des filières qui représentent 30 000 emplois directs, indirects et induits ou préfèrent-ils conserver des filières dynamiques et innovantes, véritable incarnation de la bioéconomie qu’ils entendent développer et déployer dans nos territoires ?


De leur côté, les producteurs de grandes cultures réaffirment leur opposition aux importations de matières premières, telles que le palme aux impacts dévastateurs pour la planète ou les déchets, pour la production de biocarburants en Europe. Ils attendent du Gouvernement qu'il soutienne les filières de production nationale à base d'oléagineux, de céréales et de betteraves et évite que les futurs objectifs d'incorporation ne soient captés par ces importations. Ils leur demandent enfin de veiller à ce que l’Europe soit, dans ce domaine aussi, une Europe qui protège et accompagne ses citoyens.