Paris, le 7 septembre 2021 - Avec une récolte estimée à moins de 36 millions de tonnes de blé tendre mais une qualité de grains très hétérogène sur le territoire, l’AGPB dresse un bilan en demi-teinte des moissons 2021, à contre-courant des prévisions officielles positives. Les aléas climatiques ont clairement affecté ce millésime. En parallèle, les cours tendus des céréales ne doivent pas occulter les défis des céréaliers : la compétitivité, la résilience des entreprises, la transition agroécologique, ou la prise en compte de la stratégie européenne Farm to Fork, qui laisse présager une forte diminution de la production dans les années à venir.
Moissons 2021 : les indicateurs économiques encourageants ne doivent pas masquer les difficultés des céréaliers
La production 2021, évaluée à moins de 36 millions de tonnes pour le blé tendre, en hausse de 23% par rapport à 2020, permet d’offrir une respiration aux céréaliers français.
Après 8 ans de disette, avec en moyenne un revenu à 6.000 euros annuel et par exploitation, l’AGPB accueille par ailleurs avec grand soulagement la hausse des cours de ces dernières semaines. C’est en effet le juste prix qui permettra aux céréaliers d’affronter les défis de la compétitivité, la résilience face aux aléas climatiques et la transition agroécologique.
Si les cours se maintiennent à ce niveau, le revenu annuel avant impôts et après cotisations sociales pourrait avoisiner l’équivalent de 2 SMICs. « Nous accueillons bien entendu positivement ces indicateurs. Mais ils sont aujourd’hui très hypothétiques. Nous restons vigilants, car tout peut évoluer. » pondère Eric Thirouin, président de l’AGPB.
En effet, ce ballon d 'oxygène nécessaire ne profitera pas à tous du fait de l’hétérogénéité des rendements, et des impacts qualité. Les aléas climatiques, sans précédents cette année, ont fortement nui à la qualité des récoltes et aux rendements des exploitations. Des milliers d’hectares ont été inondés et certains non récoltés : 10.000 ha inondés dans la Marne dont 2.000 non récoltés.
La hausse des charges ensuite (+25% sur les engrais et +35% sur les carburants), impactent les marges de la campagne prochaine.
Les orientations politiques enfin, vont à contre-courant du soutien d’une filière stratégique pour la France. La récente étude d’impact de la stratégie Farm to fork menée par la Commission Européenne confirme les alertes récurrentes de l’AGPB sur l’avenir de l’agriculture française, avec à la clé une baisse de production inacceptable de 13% d’ici à 2030.
L’urgence d’agir pour préserver un niveau de production responsable
Cette diminution de production céréalière, avec pour corolaire une chute progressive mais inévitable de la production alimentaire, engendrera énormément de tensions sur les marchés internationaux et au sein des pays les plus fragiles.
Dans ce contexte, l’AGPB réaffirme la nécessité de déployer une politique qui soutienne un fort niveau de croissance et de production agricole responsable : Responsable en misant sur l’innovation pour réussir les enjeux de transition agroécologique ; responsable pour garantir la sécurité alimentaire ; responsable pour préserver la pérennité d’une filière essentielle pour l’économie française.
Pour Eric Thirouin, Président de l’AGPB : « L’approbation du Label bas carbone va dans le bon sens, et reconnait enfin la contribution positive des grandes cultures dans la lutte contre le réchauffement climatique. Il faut opposer au cercle vicieux dogmatique induit par la stratégie Farm to Fork, un cercle vertueux pragmatique qui revalorise l’acte de production au service des hommes et de la planète ».
L’AGPB défendra ces orientations politiques auprès du Gouvernement dans le cadre des derniers arbitrages de la future PAC, et auprès des candidats aux élections présidentielles.
A propos de l'AGPB :
Créée en 1924, l'Association Générale des Producteurs de Blé et autres céréales, syndicat professionnel agricole, représente les intérêts des producteurs de céréales. L'AGPB est dirigée par des agriculteurs élus représentant les départements, issus du monde syndical et économique. Elle est une association adhérente de la FNSEA.
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