CORONAVIRUS : UNE GESTION DE CRISE DELICATE

Comme indiqué, dans l’Actu du vendredi 3 avril, INTERCEREALES est mobilisée depuis le début du confinement, avec notamment la mise en place d’une cellule de crise qui se réunit tous les 2 jours, pour évoquer et résoudre les difficultés rencontrées par tous les maillons de la filière céréalière, du fait de la crise sanitaire. L’AGPB qui participe à cette cellule de crise souligne la relation de confiance entre les acteurs de la filière, indispensable pour être entendu par les Pouvoirs publics.

En ce qui concerne le transport ferroviaire, le dispositif mis en place avec SNCF Réseau : nomination d’un référent SNCF Réseau pour la filière céréalière, contact direct entre les chargeurs céréaliers et les représentants territoriaux de SNCF Réseau, point de situation quotidien accessible à tous les chargeurs céréaliers, porte ses fruits et tous les opérateurs saluent la réactivité des équipes mobilisées ; aujourd’hui près des 2/3 des trains de marchandises circulent.

Mais la vigilance reste de mise, dans la mesure où le moindre retard survenant sur une seule desserte est susceptible de compromettre le plan de chargement de toute une semaine. Par ailleurs, le dispositif « fortes chaleurs » (risque de dilatation des voies) commence à être mis en œuvre, régionalement, par SNCF Réseau et va occasionner des contraintes supplémentaires sur les circulations, dans un contexte déjà tendu (notamment du fait de la réduction de l’amplitude horaire engendrée par le contexte sanitaire). Cette situation nécessite la poursuite de la collaboration entre la SNCF et les opérateurs céréaliers.

L’approche du week-end de Pâques (incluant le vendredi saint en Alsace), nécessite des actions spécifiques pour le maintien de la circulation des trains sur certaines voies. SNCF Réseau prévoit des circulations de locomotives ou de « draisines » pour éviter toute absence de circulation pendant plus de 72 h sur les axes empruntés par le fret, qui entraînerait leur fermeture temporaire.

Le transport fluvial est très sollicité (notamment pour l’approche du port de Rouen) et fonctionne de manière satisfaisante. Les directions territoriales de Voies Navigables de France ont été sensibilisées aux besoins de la filière céréalière en transport fluvial. La remontée des difficultés s’effectue aujourd’hui directement entre chargeurs et directions territoriales.

Le transport routier reste la préoccupation principale ! Le problème de manque de fret retour est non résolu à ce jour, dans l’attente de la reprise d’activité des carrières et du BTP. Si le redémarrage de ces activités est annoncé, il semble faire l’objet de négociations complexes, qui retardent la réapparition massive d’un fret retour.

Aussi, certains chargeurs céréaliers en fonction de leur position sur le territoire continuent de supporter le surcoût qu’occasionne l’absence de fret retour, ceci afin d’honorer les contrats déjà conclus. Mais ce surcoût intenable pour eux dans la durée fait peser des incertitudes sur le fonctionnement du marché dans les semaines qui viennent, lorsqu’ils devront conclure de nouveaux contrats.

Parmi les autres sujets en discussion, l’accès à des masques de protection pour les salariés dans le secteur agroalimentaire est à l’étude, notamment dans la filière céréalière, comme la question de la garde d’enfants des salariés. A l’image des mesures prises par certaines communes au bénéfice des personnels médicaux, pompiers, gendarmes et policiers, la question de la garde d’enfants des salariés est à l’étude dans le secteur agroalimentaire, et notamment dans la filière céréalière ; solution intéressante pour limiter l’absentéisme au travail.

En ce qui concerne l’activité à l’exportation, la cellule constate que les céréales françaises, suite à une récolte 2019 très abondante et de bonne qualité, continuent de faire l’objet de chargements très dynamiques dans les ports. C’est pourquoi, les modalités d’importation des pays tiers « acheteurs de céréales françaises » font l’objet d’un suivi étroit.

Le Quai d’Orsay a d’ailleurs informé la filière céréalière que des instructions avait été données aux Ambassadeurs présents dans les pays traditionnellement acheteurs de céréales françaises (Maghreb, essentiellement) pour « rassurer » les autorités locales sur le caractère prioritaire donné par les pouvoirs publics français à la chaîne alimentaire, y compris à l’exportation.

L’Interprofession sur tous les fronts !

Le syndicat français des semouliers et fabricants de pâtes a signalé récemment auprès d’INTERCEREALES, un surcroît de la demande lié à la modification des habitudes d’achat et de consommation des français depuis le confinement, entraînant des besoins supplémentaires d’ici l’arrivée de la prochaine récolte et a donc alerté l’interprofession pour s’assurer de l’alimentation régulière du marché en blé dur, dans un marché déjà « tendu ».

Dans ce contexte si particulier, il faut noter les déclarations des ministres, Bruno Le Maire et Didier Guillaume, qui dans un point presse, après le Conseil des Ministres cette semaine, ont précisé « qu’il n’y a as eu et il n’y aurait pas de pénurie alimentaire en France » !

Par ailleurs, Didier Guillaume et son homologue allemande, Julia Klocker ont rappelé dans un communiqué (CF Communiqué en PJ), « que la fourniture de produits agricoles et alimentaires était assurée et ont souligné l’importance d’assurer la viabilité et la résilience des exploitations agricoles européennes pour garantir l’approvisionnement des consommateurs ».

Les ministres ont par ailleurs insisté « sur la nécessité d’assurer le bon fonctionnement du marché intérieur européen, grâce à des règles multilatérales transparentes ».

 

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