ENQUETE GLYPHOSATE - 10 000 AGRICULTEURS TEMOIGNENT

Les instituts techniques (ACTA, ARVALIS, FNAMS, ITB et TERRES INOVIA) ont réalisé une enquête en ligne pour connaitre les usages du glyphosate dans les systèmes de grandes cultures. Ce travail a permis de recueillir plus de 10 000 réponses principalement issues de la moitié nord de la France (Bassin Parisien, la Champagne et les Hauts de France) et les répondants sont en majorité en grandes cultures (70.3%). Au-delà de recenser les pratiques, il s’agit « de mieux connaître les usages du glyphosate dans les systèmes de grandes cultures et de recueillir les avis, interrogations et perspectives des producteurs sur l’interdiction programmée de cet herbicide en France » précise le communiqué de presse .

Cette enquête terrain confirme les différents éléments exprimés par l’AGPB à plusieurs reprises auprès du gouvernement qui souhaite interdire la majeure partie des usages de glyphosate au 1er janvier 2021, pour un arrêt de tous les usages le 1er janvier 2023.

Les agriculteurs utilisent cette molécule pour la gestion des intercultures (longue ou courte) en incluant la gestion des vivaces. En effet, cette période est propice pour lutter contre les adventices annuelles, les repousses de culture et les vivaces. C’est sur ce dernier point que les agriculteurs ont fortement insisté. Certains redoutent la recrudescence du chiendent, du chardon ou du liseron dans les cultures céréalières. Les alternatives vont reposer essentiellement sur les passages répétés d’outils en interculture, combinés à des travaux plus profonds (labour). Il est à noter que les agriculteurs utilisent aussi le glyphosate contre les adventices responsables de problèmes de qualité sanitaire en culture comme le Datura stramoine (Datura stramonium), les Orobanches (Orobanche ramosa), Datura (Datura stramonium) et l’ambroisie (Ambrosia artemisiifolia). 

 

L’AGPB a souvent dénoncé l’interdiction sans solutions et une suppression pure et simple du glyphosate est inenvisageable sans alternatives économiquement viables. L’enquête révèle en outre que 77% des producteurs utilisateurs de glyphosate ne savent pas encore comment ils vont s’en passer.

L’enquête illustre aussi les besoins importants de rééquipement en matériel y compris ceux qui pratiquent déjà le labour. Les besoins s’expriment en termes de largeur et de puissance de travail ou bien en type de matériel (charrue, déchaumeur scalpeur, rolo faca…).

Enfin, les enquêtés ont clairement exprimé leur souhait de garder le glyphosate à disposition et certaines situations culturales ont d‘ores et déjà été identifiées comme des impasses : parcelles en pentes ou dans des zones intermédiaires, cultures destinées à des marchés spécifiques, comme la production de semences, cultures pour lesquelles la seule alternative est le désherbage manuel, inenvisageable pour des raisons de charges de main d’œuvre. Son interdiction annoncée va entrainer des changements de pratiques dont les conséquences sont majeures pour les exploitations utilisatrices : surcoûts directs, charges de travail, consommation énergétique, risques sanitaires….

 

Pour en savoir plus : https://www.arvalis-infos.fr/file/galleryelement/pj/56/2d/63/80/glyphosate_2019_verbatim_vdef541694835397574984.pdf