REBOND TECHNIQUE DU BLE AU LENDEMAIN D'UNE FORTE BAISSE

Alors que les moissons sont en cours et que l’AGPB appréhende déjà une moisson en très fort recul pour le blé et les autres céréales à paille, Eric Thirouin a accordé, lundi 21 juillet, un entretien à l’AFP. A cette occasion, le Président de l’AGPB a lancé un cri d’alarme. Extrait.

Paris, 21 juil. 2020, extrait de la dépêche AFP

Les prix du blé connaissaient un petit rebond technique, mardi en milieu de journée, au lendemain d'une forte baisse, alors que les rendements confirment leur faiblesse de jour en jour. (...) Les faibles rendements annoncés sont en revanche de nature à soutenir le marché.

Le président du syndicat des producteurs de blé (AGPB) Eric Thirouin a jugé "optimistes", (...) les premières projections de production de blé tendre émises par le ministère de l'Agriculture, à 31,3 M tonnes, déjà en retrait de plus de 20% par rapport à la récolte précédente certes très bonne.

Si le recul des surfaces, causé par les fortes pluies d'automne, a bien été pris en compte, "ils n'ont pas intégré véritablement de rendements très faibles (...) Sur les rendements, je pense qu'ils ont été optimistes", a-t-il ajouté, indiquant en revanche n'avoir "pas d'inquiétude au niveau de la qualité, je pense que ça devrait être un très bon cru cette année". 

Concernant les rendements, il a décrit une récolte hétérogène comme jamais : "ça va du simple au sextuple", a déclaré M. Thirouin, évoquant des parcelles à 20 quintaux/hectare que ça soit en orge ou en blé tendre".

Lançant "un cri d'alarme" face aux aléas climatiques, avec des excès d'eau cet automne et un manque d'eau au printemps, il a rappelé plaider pour "la mise en place et l'amélioration de l'assurance-récolte". Alors que Bruxelles a autorisé voici deux ans l'abaissement du seuil de déclenchement de ces assurances de 30 à 20% de pertes de rendement et l'augmentation du taux de subvention de 65% à 70%, "la France n'a jamais voulu l'appliquer", s'est indigné M. Thirouin. Si les céréaliers comptent parmi les agriculteurs les mieux assurés, "il y en a quand même deux tiers qui ne le sont pas".

La récolte 2020, avec des rendements d’une extrême variabilité, allant du simple au sextuple, va impacter lourdement la situation économique des céréaliers, dont les revenus sont déjà en berne depuis plus de 6 ans. Cette situation alarmante exige des mesures d’accompagnement et de soutien, notamment en termes d’assurance récolte et d’investissement, en faveur des céréaliers.