Lancée au mois de juin afin de recueillir directement auprès des céréaliers des données précises et actualisées sur le prix payé pour les approvisionnements en engrais, notre enquête AGPB confirme des prix nettement supérieurs à ceux de 2024. Ces données issues du terrain seront précieuses dans la poursuite de notre mobilisation auprès des instances françaises et européennes pour défendre l’accès à des engrais compétitifs.
Alors que les producteurs de grandes cultures spécialisées en céréales et oléo-protéagineux (Otex 15), viennent de subir une 3ème année consécutive de revenus négatifs, les prix de certains intrants sont repartis à la hausse en 2025 et menacent déjà les résultats de la campagne 2026 en cours.
C’est notamment le cas des engrais ainsi que le confirment les résultats de notre enquête réalisée auprès des céréaliers entre juin et septembre 2025. Les éléments recueillis ont mis en évidence la concentration des approvisionnements entre les mois d’avril et de juin : 75 % des achats ont réalisés sur cette période en vue de la prochaine campagne.
Or, ainsi le démontre l’évolution des indices de prix d’achat des engrais publiés par l’INSEE, c’est sur cette même période que les prix de la plupart des principaux engrais marquent une hausse notable. Au global, les prix affichent en 2025 un niveau nettement supérieur à celui de 2024 avec notamment : + 10 % en ammonitrates, + 14 % en urée, + 19 % en solutions azotées entre les périodes avril-août 2024 et avril-août 2025.
Dans un contexte où les intrants pèsent toujours pour plus de 30 % dans l’ensemble des charges à l’hectare des exploitations céréalières spécialisées (Otex 15), dont 16 % pour les seuls engrais et amendements (moyenne 2019-2023, source : RICA), et alors que le prix de vente du blé tendre ne couvre plus son coût de production depuis trois ans, cette évolution se traduira nécessairement par impact significatif sur les résultats 2026.
Pour l’AGPB, ces résultats confirment la légitimité à poursuivre notre mobilisation tant en France qu’à Bruxelles.
Depuis la crise des engrais de 2022, l’AGPB a amplifié ses initiatives : publication d’un Livre Blanc de la fertilisation azotée, création d’un observatoire des prix des engrais au niveau européen, proposition d’un Plan de souveraineté engrais (annoncé depuis 3 ans par différents ministres, mais toujours pas concrétisé).
Les récentes sanctions de l’Union Européenne sur les engrais russes confortent l’AGPB dans son action à défendre l’accès à des engrais compétitifs. Cela passe par la levée des taxes sur les origines hors UE permettant une diversification des origines d’approvisionnement mais aussi par l’activation des leviers nécessaires à une production française.