L’AGPB avec la FNSEA avait fortement dénoncé, en 2014, le nouveau classement des zones vulnérables en France selon le nouveau seuil de 18 mg/L de teneur en nitrate, en eaux superficielles, pour lutter contre l’eutrophisation des eaux. Il a donc été demandé une véritable expertise scientifique pour caractériser l´origine de ce phénomène systématiquement mis au crédit de l’agriculture « intensive », « hors sol » ou « industrielle ».
Pour mémoire, on entend par eutrophisation, toute forme de pollution qui se produit lorsqu’un milieu aquatique reçoit trop de matières nutritives assimilables par les plantes aquatiques et qui provoquent une prolifération excessive de celles-ci.
Le 19 septembre 2017, le CNRS, l'Ifremer, l'INRA et l’IRSTEA ont présenté, le rapport de l'expertise scientifique collective (ESCo) sur l'eutrophisation, qu'ils ont menée à la demande du ministère de la Transition écologique et solidaire et de celui de l'Agriculture et de l'Alimentation. Ce travail a mobilisé une quarantaine de scientifiques français et étrangers, qui se sont appuyés sur un corpus bibliographique d'environ 4000 références scientifiques. Ce travail pluridisciplinaire a conduit aux conclusions suivantes :
- il faut considérer tout le continuum terre-mer (de l’amont à l’aval) pour caractériser et prédire les risques d’eutrophisation,
- le changement climatique doit être pris en compte,
- tout comme les impacts des interactions azote et phosphore sur le milieu (air…)
- La norme de potabilité fixée à 50 mg/L de nitrates, fréquemment référencée dans les textes réglementaires, n’est absolument pas adaptée à la protection des milieux vis-à-vis du processus d’eutrophisation.
L’AGPB est intervenue pour rappeler l’importance d’une comparaison des seuils entre les différents Etats membres européens. Les différences règlementaires entre pays européens sont la source directe de nombreuses distorsions de concurrence, nuisant à la compétitivité des producteurs.