L’AGPB FORMULE SES IDEES SUR LA GESTION DES RISQUES

2016 : une année noire pour les céréaliers…

Le Congrès des Céréaliers 2017 s’ouvre dans un contexte historique. Suite à un dérèglement climatique sans précédent, la collecte nationale a diminué de -30 %. Dans certaines régions comme Centre-Val de Loire, et en particulier dans le département du Loiret qui accueille le Congrès des Céréaliers, la situation est plus grave puisque la diminution de la production s’élève à -50% pour le blé tendre.

Le bilan de l’année 2016 est lourd et s’inscrit dans un période ou les céréaliers français ont déjà été fragilisés. Selon les estimations professionnelles, en 2016, les revenus plongent pour devenir fortement négatifs entre -25 000 et -30 000 € par actif.

… qui appelle un Plan d’urgence Céréales

Face à ce constat alarmant, l’AGPB a mené de front plusieurs actions, rencontres et demandes auprès de l’Etat pour répondre à la crise. Elle a proposé dès le mois de juillet, 10 propositions d’action, rassemblées dans un Plan d’urgence Céréales, présenté au Ministre de l’Agriculture. Il comprenait 9 propositions qui relevaient de décisions nationales et 1 qui relevait d’une décision européenne. Ces demandes visaient plusieurs objectifs :

  • Soutenir la trésorerie à court terme
  • Assurer une protection efficace contre les aléas climatiques
  • Repartir sur de bonnes bases techniques
  • Mobiliser des fonds européens

Bien que tardives, les réponses du gouvernement ont constitué un premier ensemble de décisions attendues par les céréaliers français. A ce jour, 8 des 10 propositions été mises en œuvre. Cependant, l’AGPB déplore que le dispositif principal de cautionnement des prêts ne fonctionne pas. De la même manière et au vu des circonstances, l’AGPB attend toujours que le Ministre de l’Agriculture concentre ses efforts à la mobilisation de Bruxelles pour obtenir un soutien exceptionnel pour les céréaliers français.

Une priorité : redonner des perspectives aux céréaliers

La France a la chance de produire des céréales en volume suffisant et régulier avec une qualité reconnue. D’ici à 2030, le monde devra produire 700 Mt supplémentaires de céréales pour nourrir près de 8,5 milliards d’humains. Pour relever ce défi, l’AGPB porte un projet et une ambition pour l’avenir : 12 défis pour Produire Plus, Produire Mieux. Le système de gestion des risques proposé par l’AGPB au Congrès des Céréaliers s’inscrit dans ce projet, au titre du défi n°10 « Construire un système hiérarchisé d’assurances répondant à la diversité des risques ».

Un projet pour garantir la visibilité nécessaire à l’innovation et à l’investissement des céréaliers français

Après une moisson 2016 catastrophique et pour faire face à un environnement de plus en plus incertain, les agriculteurs français ont besoin de retrouver de la visibilité en s’appuyant sur des outils de gestion des risques performants. A l’occasion de son Congrès, l’AGPB a décidé de présenter ses propositions en matière de gestion des risques. Leur objectif est d’aboutir à un système cohérent avec les politiques agricoles françaises et européennes et complémentaire des outils existants. Ce projet tend à construire un système hiérarchisé d’assurances basé sur 4 outils majeurs :

1 : le maintien d’une aide directe conséquente et simplifiée

L’aide directe recentrée constitue le socle de ce système de gestion des risques. Il faut la simplifier et la recentrer, sans distorsion de concurrence avec les autres pays de l’Union Européenne.

2 : la constitution d’une épargne de précaution individuelle

D’une année sur l’autre, le chiffre d’affaires d’un agriculteur peut varier de 1 à 3. Il s’agit de mettre en œuvre un véritable outil d’auto-assurance librement géré par l’agriculteur. Par ce mécanisme d’épargne contra-cyclique individuel, il est proposé de faire confiance aux agriculteurs, de leur donner plus de souplesse afin d’avoir une gestion pluriannuelle de leur exploitation. Cette gestion responsable permettra une moindre dépendance aux soutiens publics, en cas de mauvaises récoltes successives.

3 : Le développement d’une assurance climatique efficace, largement diffusée et soutenue par l’Union européenne

Il faut développer une assurance climatique véritablement efficace. Aujourd’hui, 26% des surfaces en grandes cultures sont assurés. Le recours à ce mécanisme doit s’accélérer pour porter sa diffusion à 80% des surfaces, et ce, dans un cadre volontaire.

4 : La possibilité d’une assurance chiffre d’affaires, à choix individuel avec un financement privé

Cette catégorie d’assurances couvre simultanément les risques climatiques et les risques économiques. A la différence de l’assurance climatique, le coût réel de la prime d’assurance chiffre d’affaires peut vite s’envoler en fonction des prix de marché. Pour les producteurs intéressés, le principe consistera à réserver cet outil à une gestion privée des risques.