Jean Francois Gleizes, Président du comité de pilotage de la filière Blé dur était heureux d’accueillir à Labège ce jeudi 8 février, malgré des conditions climatiques défavorables, 400 personnes à l’occasion de la 20ème journée Filière Blé Dur.
Ce 20ème anniversaire a été l’occasion pour les représentants de cette filière de faire le point sur l’ensemble des travaux conduits, de l’expérimentation au champ jusqu’à l‘exportation sur le marché mondial, depuis plusieurs années.
Dans un 1er temps, Yvon Parayre, Président de la Commission d’orientation professionnelle ARVALIS pour la région Occitanie Ouest et Matthieu KILLMAYER d’ARVALIS ont présenté les chiffres essentiels de ce bassin de production Sud-Ouest : 287 000Ha de céréales dont 44 000 en Blé dur, soit près de 40% des surfaces nationales
Ils ont successivement mis en valeur les atouts de cette grande région pour cette production, en insistant ensuite sur le travail d’accompagnement des producteurs, réalisé par le comité de pilotage Challenge Blé dur, notamment sur la construction des messages techniques concertés avec tous les acteurs de la filière régionale, sur les problématiques pour adapter les messages et faire évoluer l’acquisition de références : qualité des protéines, système, pilotage…
Au cours d’une 1ère table ronde, « Blé dur et consommation, évolution des attentes et stratégie de la filière », Bernard Skalli, Président du CFSI (Comité français de la semoulerie industrielle) et Vice-Président du SIFPAF (Syndicat des industriels fabricants de pâtes alimentaires) est intervenu sur les évolutions des attentes et la stratégie de la filière sur Blé dur et consommation, mettant là également en valeur les performances de la filière industrielle : près de 600 000 tonnes de blés triturées dans les 5 semouleries françaises, avec une croissance soutenue de la production de pâtes en France depuis 20 ans (+12% en 20 ans), grâce aux efforts développés par les entreprises au niveau de la compétitivité, de la diversité des produits, de l’innovation et de la qualité.
Bernard Skalli est revenu également sur le plan de relance Blé dur en 10 points et sur la relation Industrie et le DEFI (Durabilité, efficience et innovation) Blé dur, démontrant ainsi la capacité des acteurs à se mobiliser pour une meilleure adaptation de la filière face à de nouveaux enjeux.
Il revenait ensuite à Joël Abecassis (INRA, UMR IATE de Montpellier) de présenter une synthèse de l’ensemble des travaux de recherche et d’innovation : du blé dur aux pâtes alimentaires en identifiant les principaux verrous : maitriser la qualité des matières premières, améliorer les performances industrielles et repenser le modèle socio-économique.
Mr Abecassis est ainsi revenu sur le concept « penser en filière », au service d’une production de qualité stable et régulière et pour satisfaire l’ensemble des utilisateurs du blé dur jusqu’ au consommateur final ! Enfin, il a insisté sur la nécessite de développer une stratégie de différentiation qualitative, en soutenant les innovations techniques et les besoins d’innovations organisationnelles par des partenariats multi-acteurs !
Philipe Braun, Ingénieur ARVALIS a conclu cette 1ère table ronde en répondant à la question « comment optimiser la production pour répondre à la demande ? ». A l’aide de visuels particulièrement clairs, il a montré l’impact des charges : notamment les postes engrais et mécanisation et la nécessité d’accentuer les efforts pour retrouver des marges de manœuvre sur les exploitations, dans un contexte économique difficile.
L’après-midi a été consacrée au sujet exportation avec tout d’abord la mise en valeur des actions entreprises par la Région Occitanie.
Au cours d’une seconde table ronde, Stéphane Robert de la DRAAF Occitanie, a présenté la stratégie pour accompagner les entreprises régionales et les filières à l’export ; le secteur agroalimentaire représentant la 1ère force économique de la région. Puis plusieurs représentants de la région Occitanie se sont relayés pour présenter successivement, les différents mécanismes existants, notamment « le plan export Occitanie : développement et actions pour accompagner les entreprises à l’export », avec le descriptif du panorama des dispositifs existants et qui sont nombreux sur la région.
Enfin Jean François Chatel de la C.C.I. de l’Aude a présenté les infrastructures de « Port la Nouvelle et de Sète : modernisation portuaire et ambition pour le Blé dur » ; Port la Nouvelle, 3ème port français de Méditerranée (2MT/an, dont 23% pour le secteur céréalier).
Puis au cours de la 3ème table ronde, Olivier BOUILLET (Agritel), Nicolas PREVOST, Directeur commercial DURUM, Jean-François MAS, Directeur filière blé dur chez Panzani, Jean-Philippe EVERLING, Directeur Général Trans grain France SAS et Yannick CAREL, ARVALIS ont abordé les points forts (logistique et organisation de la filière) et les faiblesses de la filière pour commercialiser le blé dur hors des frontières régionales, notamment sur le Maghreb.
Fragilisée par le contexte monétaire défavorable, des fondamentaux du marché qui commencent à peine à s’inverser (Production/Consommation), des estimations élevées de fin de campagne 2016/17 des stocks canadiens et Italiens, un bilan français blé dur qui s’alourdit, notamment avec des stocks fin de campagne en augmentation, la filière doit faire face aujourd’hui à un contexte de prix qui se dégrade. Les prix du blé dur sont en baisse constante, depuis plusieurs semaines, après des cours qui étaient mieux orientés à la récolte, dans un marché mondial concurrentiel et volatil.
En conclusion de ce 20ème colloque, le Présidant Gleizes était satisfait de l’affluence toujours importante à cette journée qui démontre l’intérêt de tous les acteurs de cette filière pour cette rencontre annuelle.
Analyser les défis, comprendre les enjeux et appréhender de façon collective les « virages » à entreprendre, constituent l’ambition des animateurs de la filière Blé dur et de ce colloque annuel dont l’intérêt ne se dément pas au fil des années !