Depuis des mois, nous dénonçons les avalanches de charges supplémentaires qui nous sont imposées, alors que les céréaliers sont dans une situation économique critique.
Le Président de la République et son gouvernement depuis leur arrivée au pouvoir, et les Etats Généraux de l’Alimentation, n’ont de cesse de nous assommer toujours plus sans prendre la peine de mesurer l’impact pour les producteurs et leur filière :
- Augmentation indécente de la RPD redevance pollution diffuse qui atteindrait + de 100M€
- Séparation des activités de vente et de conseils de phytos des coopératives et négoces,
- Suppression des RRR, remises rabais ristournes sur les phytos
- Interdiction de produits sans solutions économiquement viables
Persuadé que la consommation des phytos en agriculture réagira comme celle du tabac suite à l’augmentation des prix, le gouvernement fait preuve d’un mépris considérable à notre encontre. Toutes ces mesures iront à l’inverse du bon sens et de l’effet escompté.
De surcroit, la pression médiatique n’a jamais été aussi forte : l’AGRI-BASHING bat son plein sans que le gouvernement ne s’en émeuve ou prenne la défense d’un secteur économique majeur pour la France et cher à l’identité culturelle des français :
- Startup d’Etat pilotée par l’Elysée sur le Glyphosate,
- Dénonciation des fermes Usines,
- Trophée des départements les plus consommateurs de glyphosate,
- Mouvement des coquelicots.
Nous sommes stigmatisés et livrés à la vindicte populaire, balayant d’un revers de main des années d’efforts pour réduire les doses, utiliser les technologies à disposition, et réduire notre impact écologique : en somme assurer la transition agroécologique.
QUELQUES CHIFFRES
« Aujourd'hui l'écologie, ce n'est plus que des taxes. Ça irait si on avait des revenus, mais depuis 2013, le revenu disponible moyen des céréaliers est de 3.000€ par an. Or la nouvelle augmentation de la taxe sur les pollutions diffuses, proposée dans le projet de budget 2019 représente pas loin de 1.000€ par agriculteur. » Philippe Pinta
A titre d’exemple, Estimations AGPB d’après Arvalis :
- En région Centre Val de Loire : Pour un itinéraire type sur une exploitation spécialisée céréales et oléo protéagineux, la hausse de la RPD est évaluée à +14€/ha à +17€ha soit 2000€/actif
- En région Hauts de France : la même hausse conduit à +8€/ha à +13€/ha (soit hausse de taxe 1000€ à 1700€/actif pour une exploitation de 130ha.
NOS REVENDICATIONS
Un trop grand décalage entre nos gouvernants avec la réalité du terrain s’est instauré, la coupe est pleine. Nous nous inscrivons résolument dans cette logique de transition, la réduction de l’utilisation des phytos ou la réponse au défi climatique, mais cela ne se fera pas sans nous et contre nous. Nous demandons un accompagnement, du temps et une considération respectueuse de notre métier et non des taxes supplémentaires et des campagnes de dénigrement injustes. Nous appelons, le gouvernement à :
- renoncer à l’augmentation de la RPD,
- fermer la plateforme « glyphosate »,
- revenir à une position de sagesse sur la séparation du conseil et de la vente des phytos.
- défendre les agriculteurs contre toute tentative d’agri-bashing
« Il est plus que temps d’exprimer notre mécontentement et d’affirmer notre opposition à ces mesures qui vont à l’encontre de l’histoire. Nous appelons tous les céréaliers à rejoindre la mobilisation de la FNSEA et JA, cette semaine, dans le respect des consignes données. Il s’agit en aucun cas de rajouter davantage de trouble social mais d’être responsables et entendus » Philippe Pinta