ELO Conférence Biodiversité et agriculture

A l’initiative d’ELO, organisation des propriétaires fonciers européens, un colloque a été organisé pour débattre autour des relations entre biodiversité et agriculture.

Plusieurs experts ont exprimé la nécessité d’enrayer la perte de biodiversité en Europe tout en alliant économie, compétitivité et objectifs ambitieux. Le Président de l’inter­groupe, Alvaro AMARO, ainsi que la majorité des experts, ont souligné l’importance de considérer les acteurs ruraux comme des partenaires de premier plan pour la future mise en œuvre de la Stratégie de l’Union Européenne en faveur de biodiversité à l’horizon 2030.

Les agriculteurs sont les premiers concernés par le maintien d’une biodiversité fonctionnelle et en « bonne santé ». Ils bénéficient des bienfaits de cette dernière et sont directement touchés lorsque celle-ci se détériore. Il s’agit donc de promouvoir des pratiques permettant de la préserver. Toutefois, pour Thierry de L’ESCAILLE, Secrétaire Général d’ELO, il y a une véritable cacophonie entre le Parlement et la Commission qui opposent trop souvent les systèmes. Il appelle de ses vœux au maintien d’une cohérence entre les différentes politiques impliquées : PAC ; Farm to Fork et stratégie biodiversité. Le dialogue est indispensable pour atteindre l’ambition portée par les Etats de l’Union européenne.

L’UICN (l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature) et la DG agriculture de la Commission européenne sont intervenues pour présenter le cadre politique et scientifique en matière d’évolution de la biodiversité en Europe et les ambitions portées par les Etats membres. Ils ont fortement insisté sur l’existence de pratiques qui ont données de bons résultats et qui continueront d’être accompagnés par la PAC. L’ambition du Green Deal est d’aller encore plus loin pour produire plus et mieux mais surtout avec moins. La nouvelle architecture de la PAC va permettre d’aider les agriculteurs via notamment un premier pilier renforcé sur la question des pesticides et la maitrise des intrants, complété par un nouveau dispositif nommé ECOSCHEME. Le second pilier aura toujours l’objectif d’accompagner les agriculteurs dans des changements de pratiques. Les intervenants ont conclu sur la nécessité d’avoir des indicateurs cohérents permettant de démontrer l’atteinte des objectifs des politiques européennes et plus globalement pour mesurer la performance environnementale des exploitations européennes.

Les deux dernières parties ont été l’occasion d’aborder le point de vue des entreprises et de la recherche. La contractualisation est un élément essentiel pour garantir la création de valeur tout au long d’une filière. Les pratiques effectuées par les exploitants pour préserver la biodiversité doivent être rémunérés. Il est donc nécessaire de constituer une « chaine de contrats » créatrice de valeur permettant à des filières tracées comme CRC ou Lu Harmony de rémunérer l’agriculteur pour les efforts consentis via notamment l’émergence d’indicateurs permettant de mesurer les externalités positives de l’agriculture.

 

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