Les conditions climatiques de ces dernières semaines ont largement occupé les esprits du monde agricole et inquiéter fortement certaines filières de production. Sur l’ensemble du territoire national, les céréales ont subi sécheresse et fortes gelées. Des dégâts pour la plupart irréversibles notamment sur les orges ont été constatés.
Dans une dépêche AFP du 10 mai, qui fait suite au conseil spécialisé des céréales de FranceAgrimer, Catherine Cauchard, chef de projet chez Céré'Obs évoque « une nouvelle année atypique sur le plan climatique » avec sécheresse persistante, tout en soulignant que « le potentiel des céréales n'est pas entamé de façon significative ». Si le déficit hydrique des nappes phréatiques persiste et si le gel peut laisser craindre quelques incidents au niveau des épis d'orge ou de blé tendre, les pluies récentes « ont permis de valoriser l'azote », a-t-elle relevé. Le dernier rapport Céréobs mentionne que 75% des surfaces en blé tendre sont en conditions bonnes à très bonnes contre 78% la semaine dernière, même constat en orge d’hiver également qui passe de 71% à 68% des surfaces.
« Le potentiel pour une année moyenne est là, le climat des prochaines semaines nous dira ce qui est possible", a déclaré Rémi Haquin, Président du conseil spécialisé céréales.
« On est bien, bien trop tôt pour annoncer une fourchette », a déclaré Philippe Pinta, qui se dit toutefois "un peu moins pessimiste" que quelques semaines auparavant, grâce aux pluies tombées entre temps, même de façon irrégulière. "Maintenant, il faut qu'il fasse beau, chaud et de l'eau, le meilleur temps pour nous c'est le temps qui change", a-t-il ajouté.
En avril, le déficit de précipitations a effectivement atteint 72% dans le Nord de la France, selon Agreste du 4 mai. Sur l’ensemble du mois, les précipitations ont été «globalement très largement inférieures aux normales de saison dans toutes les régions» de France.