La semaine dernière a été hautement politique avec la nomination d’un nouveau gouvernement, le changement de Premier ministre et l’arrivée de Jean Castex à Matignon. Elu local dans les Pyrénées Orientales (maire de Prades) et haut fonctionnaire, Jean Castex était le « Monsieur déconfinement » lors de la crise du COVID 19. Auparavant, il a été Secrétaire général adjoint de l’Elysée sous la présidence de Nicolas Sarkozy et Directeur de Cabinet de Xavier Bertrand, au Ministère de la Santé et au Ministère du Travail. Le nouveau Premier ministre est ainsi issu de la droite et a plutôt un profil social.
Lors du we dernier, il a eu pour mission première de former un gouvernement qui a vu un changement de ministres tant au Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation qu’au Ministère de la Transition écologique. Barbara Pompili, désormais numéro 3 du gouvernement, était jusqu’à présent députée de la Somme et Présidente de la Commission du développement durable de l’Assemblée nationale. Sous la présidence Hollande, elle a été Secrétaire d’Etat à la Biodiversité. Elle est à l’origine issue d’Europe Ecologie Les verts, et a ensuite été élue sous l’étiquette du Parti Socialiste avant de rejoindre Emmanuelle Macron. Elle est une fine connaisseuse du Parlement et s’est souvent illustrée en défendant des positions opposées à celles du gouvernement.
Julien Denormandie, proche du Président de la République, a pour sa part été son collaborateur à Bercy lorsque celui-ci était Ministre de l’Economie. Depuis l’accession d’Emmanuel Macron à l’Elysée, Julien Denormandie, diplômé d’AgroParisTech et Ingénieur des ponts, des eaux et forêts, a été Secrétaire d’Etat à la Cohésion des Territoires puis Ministre chargé de la Ville et du Logement. Son arrivée rue de Varenne est une surprise pour le monde agricole qui connaît peu ce haut fonctionnaire. Dès sa nomination, Eric Thirouin a salué sa nomination et, en cette période de moisson, hautement symbolique pour les céréaliers, il lui a proposé de se rendre sur une exploitation pour lui présenter in situ les défis et projets de l’AGPB. Le Président de l’AGPB a également sollicité un entretien avec la Ministre de la Transition écologique pour lui présenter sa stratégie qui vise à répondre au défi prioritaire de la compétitivité des céréaliers, tout en tenant compte des attentes sociétales.
Alors que les moissons sont en cours, les céréaliers appréhendent déjà une récolte en très fort recul pour le blé et les autres céréales à paille, sous l’effet conjugué d’une baisse des surfaces et des rendements, dans un marché mondial qui ne laisse présager aucune amélioration des prix. Cela devient extrêmement préoccupant pour notre filière dont les revenus sont au plus bas depuis six années consécutives (6.000 euros par an de revenu en moyenne après charges sociales). Aussi, les défis qui se présentent au nouveau gouvernement sont nombreux et essentiels pour l’avenir que la France souhaite donner à son agriculture.
Nous attendons donc des ministres un projet agricole à la hauteur des enjeux dans une approche européenne, à l’heure de la réforme de la PAC, et une vision ambitieuse pour notre agriculture. L’AGPB souhaite pouvoir travailler avec le gouvernement mais de manière apaisée et équilibrée au service de tous. L’agriculture est une chance et une force pour notre pays et notre économie, soyons donc ambitieux et soutenons ceux qui nous nourrissent.