Le groupe de travail organisé ce jeudi par les services interministériels devait dégager des solutions pour répondre à la crise déclenchée par le Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières (MACF), qui avant même son application au 1er janvier 2026, est à l’origine d’une nouvelle explosion du prix et d’un début de pénurie des engrais. Mais les acteurs des filières grandes cultures dénoncent un assemblage de mesures hétéroclites qui n’apporteront aucune solution à qui n’apportent aucune solution à la crise majeure qui se prépare.
« Les solutions avancées aujourd’hui pour compenser les conséquences du MACF sur le prix des engrais ne sont rien d’autre qu’un pansement sur une jambe de bois ! Nous courons à une catastrophe annoncée dont beaucoup d’entre nous ne se relèveront pas ! » dénoncent les acteurs des filières grandes cultures.
Les pistes avancées par les équipes ministérielles en charge du dossier, ne répondent en rien au flou ubuesque de ce mécanisme imposé par la Commission européenne : calculs erronés du simple au double, données incertaines, taxe rétroactive au montant inconnu etc…
« Face aux multiples incertitudes techniques et financières engendrées par le MACF sur les engrais, les ministères ne peuvent prétendre à en atténuer les conséquences par un bricolage de mesures nationales alors qu’ils travaillent à l’aveugle ! C’est la copie qui doit être reprise à zéro au niveau européen avant qu’il ne soit trop tard ! » alertent les responsables des filières après avoir claqué la porte et appelé à rencontrer au plus vite les ministres concernés afin d’agir immédiatement à Bruxelles :
- Dans un premier temps : exiger le report immédiat du MACF sur les engrais pour garantir aux agriculteurs des engrais accessibles et la continuité des cultures en 2026
- Dans un second temps : supprimer définitivement les engrais du champ d’application du MACF pour rester cohérent avec les objectifs de souveraineté et de sécurité alimentaire en Europe
Sans action concrète dans les jours à venir, la situation déjà très critique, pourrait devenir explosive : le risque de pénurie et d’envolée des prix pour les producteurs aux trésoreries exsangues, pourrait alors faire vaciller l’ensemble de la production agricole européenne en quelques mois.
« La France doit prendre ses responsabilités face à l’obstination de la Commission ! Dans le contexte géopolitique actuel, une telle taxe revient à tirer une balle dans le pied de notre sécurité alimentaire » concluent ils en rappelant que les engrais représentent une part très importante des charges des producteurs de grandes cultures alors que ces derniers enregistrent des résultats économiques négatifs pour la troisième année consécutive.
Crédit photo : © Alex Donin – CANVA pro

