Farm Europe, think tank agricole européen organisait les 14 & 15 octobre dernier un colloque intitulé « GLOBAL FOOD FORUM 2016 » à Pavie en Italie. L’évènement a rassemblé des représentants des filières de production agricole de 18 nationalités différentes, ainsi que de nombreux parlementaires européens, leaders politiques et économiques avec entre autres : Mario Guidi, Président de Confagricoltura, Gian-Luca Galletti, Ministre l’environnement italien, Xavier Beulin, Philippe Pinta, Jean Arthuis, Michel Dantin, (liste complète sur farm-europe.eu).

Les invités ont débattu de l’orientation future de la politique européenne en matière d’agriculture, notamment sous la forme de 4 ateliers distincts :

• La Politique agricole commune: un besoin d’adaptation ou de refonte?
• Les objectifs climat de l’UE: quelles implications pour les systèmes alimentaires ?
• Du gaspillage alimentaire à la nutrition: comment bâtir une chaine alimentaire équilibrée et responsable ?
• Comment concilier tradition et innovation?

Le think tank a pour ambition avec ses partenaires européens de participer au débat sur la stratégie d’avenir agro-alimentaire européenne, dans la perspective de la négociation sur la future PAC après 2020.

« L’heure est venue, pour l’UE, de redécouvrir son agriculture et ses agriculteurs, pas seulement en envoyant un chèque lorsque la pression politique est trop forte, mais en réfléchissant attentivement aux moyens les plus pertinents d’utiliser l’argent public. L’heure est venue de mettre sur la table une véritable stratégie économique pour l’agriculture européenne. En faisant cela, nous retrouverons la confiance, l’optimisme et bâtirons la croissance de demain.»

a indiqué Mario Guidi, en l’ouverture de l’évènement. (discours complet).

DURABILITE ECONOMIQUE: SE CONCENTRER SUR LES INVESTISSEMENTS

L’ambition de préserver des systèmes agricoles et alimentaires sur l’ensemble des territoires doit se traduire par une nouvelle ambition. Au cours des 10 dernières années, la productivité de l’agriculture européenne a baissé de + de 10%. L’Europe ne doit pas ni accepter de cantonner ses actions à des initiatives d’accompagnement du déclin du secteur agricole ni limiter ses ambitions à une agriculture de conservation dans les zones les plus fragiles. Au contraire, le cadre politique européen devrait se concentrer sur la création de stratégies économiques dynamiques et ciblées pour relancer l’investissement. La dimension économique de la Politique Agricole Commune doit être renouvelée.

OUTILS DE GESTION DES RISQUES: SE CONCENTRER SUR LES AGRICULTEURS

La nouvelle stratégie doit davantage intégrer à l’avenir, les aléas climatiques et économiques. Les outils de gestion des risques devront dont être un élément central pour préserver la capacité de résilience de l’agriculture européenne dans toute sa diversité. Ceci ne pourra pas se faire à travers un outil unique, à l’échelle européenne, mais à travers une palette d’outils complémentaires, plaçant l’agriculteur au centre de la décision, en fonction de sa situation spécifique et de ses besoins. Des recommandations détaillées sur les outils pour renforcer la résilience du secteur agricole ont été développés pendant le Forum.

DURABILITE ENVIRONNEMENTALE: SE CONCENTRER SUR LES RESULTATS

Les avancées technologiques du secteur agricoles constituent une opportunité considérable pour l’Europe en matière de durabilité et d’environnement. L’innovation en agriculture devra être replacée à sa juste valeur dans la prochaine orientation de la politique européenne. Mais elle ne peut acquérir sa légitimité et toute sa pertinence qu’en réduisant le poids du règlementaire. L’UE peut basculer d’une politique prescriptive et tatillonne à une véritable politique basée sur les résultats, et sur la volonté des agriculteurs eux-mêmes (les producteurs pourraient opter pour les politiques existantes ou sur une approche de résultat). Cette nouvelle option pour les règles du verdissement serait fondée sur des objectifs quantifiables, qui seraient ajustés en fonction des connaissances et des capacités techniques des agriculteurs.

UN NEW DEAL DANS LES RELATIONS AU SEIN DE LA FILIERE ALIMENTAIRE 

Le manque de solidarité mine la capacité de la chaine alimentaire à faire face aux défis de la globalisation et des investissements. Il convient de réaffirmer la prééminence de la PAC sur les règles générales de la concurrence en renforçant le rôle des organisations de producteurs.